Bloomberg for ever ?
Manipuler les textes pour se maintenir au pouvoir n’est pas une exclusivité africaine. Une nouvelle preuve en est fournie par Michael Bloomberg, le maire de New York, par ailleurs homme d’affaires et de médias redoutable (c’est un spécialiste de l’information financière), triomphalement réélu en 2005 avec 59 % des voix face à son adversaire démocrate.
Bloomberg souhaite rempiler l’an prochain pour un troisième mandat. Problème : la loi le lui interdit. Que faire ? C’est simple : changer la loi, ce qu’il a fait, fin octobre, par le biais d’un amendement. « Personne n’est irremplaçable, concède-t-il, mais je pense que trois mandats ont plus de sens que deux. » Consultés sur ce point dans les années 1990, les New-Yorkais avaient pourtant exprimé, à deux reprises, un avis contraire. Jugeant le procédé anticonstitutionnel, deux conseillers municipaux ont porté l’affaire devant la Cour suprême.
Il est vrai que les scrupules n’ont jamais étouffé l’édile new-yorkais, éminent adepte du « nomadisme politique ». Longtemps membre du Parti démocrate, il a rallié les républicains, en 2001, pour échapper à la primaire organisée au sein de son parti. Deux fois élu sous la bannière du Grand Old Party, il est aujourd’hui « indépendant ».
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