Bourse : Pourquoi l’action Ecobank repart

En six mois, le cours de l’action de l’établissement panafricain Ecobank a augmenté de plus de moitié. Une performance qu’il doit autant à ses bons résultats qu’à une stratégie de communication tournée vers les investisseurs.

Le groupe cherche à mieux contrôler ses coûts. © Olivier/JA

Le groupe cherche à mieux contrôler ses coûts. © Olivier/JA

ProfilAuteur_FredMaury

Publié le 26 juin 2013 Lecture : 3 minutes.

L’année 2013 s’annonce comme un bon cru pour Ecobank. Après avoir publié des résultats record pour 2012, à 286,7 millions de dollars (216,8 millions d’euros), la banque panafricaine a affiché un bénéfice net en progression de 133 % au premier trimestre, engrangeant en seulement trois mois 82 millions de dollars. Dopées par le rachat de la banque ghanéenne Trust Bank et par l’acquisition d’Oceanic Bank, au Nigeria, les performances vigoureuses du groupe se sont reflétées dans le cours de l’action sur les trois Bourses de Lagos, Accra et Abidjan. Le titre a connu une reprise soutenue depuis janvier, passant de 35 F CFA (0,05 euro) le 2 janvier à 65 F CFA le 10 juin à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM). Une augmentation de près de 80 % en à peine plus de cinq mois !

Principale cause de cette envolée : l’exposition d’Ecobank au marché nigérian, particulièrement plébiscité par les investisseurs. Toutes les banques opérant dans ce pays ont vu leur cours de Bourse décoller au cours des derniers mois. « La performance positive des activités nigérianes d’Ecobank a été un élément fort expliquant la hausse, confirme Muyiwa Oni, analyste à Lagos pour Stanbic IBTC. En outre, sa valorisation était significativement inférieure à celles de ses pairs au Nigeria. » Un effet de rattrapage confirmé au sein même du groupe : « Il s’est produit un mouvement haussier général auquel Ecobank n’a pas participé l’année dernière », tempère James Etherington, responsable des relations avec les investisseurs.

la suite après cette publicité

La banque a affiché un bénéfice net en progression de 133% au premier trimestre.

COMMUNIQUER. La tendance positive est aussi la conséquence des priorités affichées par le nouveau patron du groupe. « Thierry Tanoh veut instaurer une nouvelle façon de communiquer auprès de la communauté financière et accorder davantage d’importance à la communication avec les investisseurs  », explique James Etherington. En janvier, pour la première fois, la banque a organisé un Capital Markets Day à Lomé pour la communauté financière, après lui avoir ouvert la veille ses sites opérationnels au Ghana. L’objectif : développer un effort de pédagogie pour expliquer la stratégie du groupe aux investisseurs. Thierry Tanoh entend aussi se concentrer sur la valorisation de la plateforme existante, tandis que certains analystes, comme la banque d’affaires Renaissance Capital (RenCap), estiment que le risque le plus important réside dans de nouvelles implantations. L’Éthiopie, le Soudan du Sud, l’Angola, le Mozambique et Madagascar restent dans le viseur d’Ecobank, mais sans annonce précise à ce stade. « Thierry Tanoh entend maximiser la valeur de ce que nous possédons déjà », confirme James Etherington, qui rappelle que la banque s’est également fixé pour objectif de ramener le coefficient d’exploitation, qui s’élevait à 72 % en 2012, à 60 % d’ici à 2015, une position « prudente » d’après RenCap.

Lire aussi :

Afrique de l’Ouest : Ecobank au cœur des opérations
Ecobank et l’indien ICICI s’allient

la suite après cette publicité

À ce sujet, James Etherington, précise que la banque est consciente de l’importance de ce paramètre, mais qu’une telle décision dépend,en premier lieu, du bénéfice par action. « À la longue, ce sont les performances qui portent le titre : si nous sommes capables de produire de bons résultats, les marchés suivront », conclut-il. De quoi redorer un peu plus la réputation d’un titre longtemps malmené en Bourse et qui évolue toujours très nettement au-dessous de son cours d’avant 2009. Pour le soutenir, la politique de dividende devra être plus généreuse. En 2012 comme en 2011, 0,4 dollar par action avait été versé, une rémunération jugée « très faible » par un analyste.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires