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La Ligue arabe devient membre à part entière de l’organisation. En échange d’un poste de secrétaire général adjoint pour Israël.

Publié le 30 novembre 2008 Lecture : 2 minutes.

C’est finalement le somptueux Palais de Pedralbes, propriété de la ville de Barcelone, qui abritera le futur secrétariat général de l’Union pour la Méditerranée. Avant d’en arriver à cette décision qui met un terme à des mois de sourdes luttes d’influence, il a fallu deux jours de discussions serrées, à Marseille, les 3 et 4 novembre, entre les quarante-trois pays membres de l’Union européenne et du pourtour méditerranéen.

Reste à trouver un secrétaire général. En guise de lot de consolation, les Français ont proposé le poste à leurs amis tunisiens, qui se sont vu refuser l’accueil du secrétariat général par plusieurs pays du Sud au premier rang desquels la Syrie. Mais Tunis, vexé, ne veut pas du poste. En fait, seule la Jordanie est aujourd’hui candidate. La question sera tranchée lors d’une prochaine rencontre.

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Autre point d’accord : la participation de la Ligue arabe. Les choses étaient pourtant bien mal engagées, Israël s’opposant à la présence de cette dernière dans les réunions préparatoires et s’efforçant de la cantonner à un rôle d’observateur. La Ligue ayant fait reporter sine die la conférence euro-méditerranéenne sur l’eau, qui aurait dû avoir lieu fin octobre en Jordanie, le problème menaçait de faire capoter l’ensemble des discussions.

Pour débloquer la situation, Bernard Kouchner, le chef de la diplomatie française, a proposé à Israël un poste de secrétaire général adjoint en échange de la participation de l’organisation dirigée par l’Égyptien Amr Moussa à toutes les réunions de l’UPM. Très réticente, l’Algérie s’est bornée à faire mention de ses « réserves » dans la déclaration finale.

D’autres postes de secrétaires généraux adjoints ont été accordés pour trois ans à l’Italie, à la Grèce, à Malte et à l’Autorité palestinienne. « L’UPM devient une affaire de marchands de tapis. La structure se voulait légère et implantée dans un pays du Sud. Elle sera finalement bureaucratique et installée au Nord. La sélection et le financement des projets risquent de tourner au casse-tête », commente amèrement un diplomate. 

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