Sexe, pub et patriotisme
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En Égypte, sexe et patriotisme ne font pas bon ménage. Fin octobre, une publicité pour un médicament censé traiter les dysfonctionnements érectiles, le Virecta, a scandalisé les téléspectateurs et l’armée. Le sujet est déjà sensible, et son traitement pour le moins insolite. Sur les écrans, des symboles phalliques sans ambiguïté défilent, de la banane à la lance d’arrosage en passant par un long verre rempli de liquide rouge et entouré de deux salières blanches. Mais c’est l’accompagnement musical qui s’est révélé le plus choquant, le publicitaire n’ayant pas hésité à reprendre une chanson patriotique – écrite lors de la guerre israélo-arabe de 1973 par le poète égyptien Ahmed Chafiq Kamel. Les paroles, détournées, exaltent cette fois la virilité plutôt que l’instinct guerrier. « Garde le canon pointé, et même si le monde s’assoupit, mon arme ne se relâche pas. Garde ton arme opérationnelle. » Face aux nombreuses plaintes de téléspectateurs, le propriétaire de la chaîne satellitaire a dû cesser de diffuser la publicité, qu’il décrit lui-même comme « gênante et indécente ».
Mais c’est surtout l’armée, toute-puissante en Égypte, qui, trouvant ce détournement de très mauvais goût, a appelé à son retrait. Beaucoup se sont étonnés que la publicité ait pu passer entre les mailles de la censure et être diffusée sur une chaîne privée. Cette interdiction fait quand même les affaires du fabricant, la compagnie pharmaceutique Eva, dont on n’aura jamais autant parlé.
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