Kofi Annan

Publié le 24 novembre 2008 Lecture : 2 minutes.

L’ancien secrétaire général de l’ONU était à Paris le 30 octobre pour remettre le prix Pictet 2008 récompensant le travail d’un photographe sur le développement durable. Il revient avec nous sur ce thème et sur son nouveau cheval de bataille, l’alternance au sommet des États.

Le président Sassou Nguesso a proposé le 30 octobre l’instauration d’une taxe pour aider les pays qui font des efforts en matière de préservation de l’environnement. Est-ce une bonne idée ?

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L’Afrique a un rôle à jouer, en particulier en matière de reforestation et de préservation de la biodiversité. Des efforts ont été faits pour protéger les forêts au Gabon, au Cameroun, pour préserver la faune en RD Congo, au Rwanda et dans tout l’est de l’Afrique. La protection de ces ressources naturelles a un impact positif sur le réchauffement climatique. Il faut développer les partenariats entre les institutions internationales et les États, car les pays qui protègent leur environnement doivent être aidés. Il s’agit d’un héritage commun à toute l’humanité, il faut encourager sa préservation. Mais il faut aussi, peut-être, une plus grande prise de conscience sur le continent.

Sur la BBC, vous avez critiqué les présidents camerounais et sénégalais, Paul Biya et Abdoulaye Wade, au sujet de l’alternance au pouvoir… Pourquoi ces deux chefs d’État en particulier ?

Je répondais à une question les concernant. C’est pourquoi je les ai cités. Fondamentalement, c’est une question de principe : il ne faut pas modifier les textes constitutionnels uniquement pour satisfaire un individu. Toute modification doit être motivée uniquement par l’intérêt national, et non par celui d’une personne. En aucun cas on ne peut considérer qu’un chef d’État est irremplaçable. Celui qui pense qu’il ne peut quitter son poste parce qu’il est le seul capable de diriger le pays a échoué dans sa mission. Nous devons pouvoir compter sur des institutions qui protègent les intérêts de la nation et du peuple.

Vous avez mené la médiation au Kenya pour un partage du pouvoir. La même recette a été testée au Zimbabwe, et le gouvernement n’est toujours pas formé. Quel conseil donneriez-vous au médiateur Thabo Mbeki ?

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J’ai eu l’occasion de lui parler. Si je devais lui donner des conseils, je le ferais en privé. Cependant, il est important de souligner combien la situation est tragique au Zimbabwe, d’un point de vue humain et matériel. Nous avons tendance à nous focaliser sur Mugabe et son régime. Peut-être oublions-nous un peu les millions de Zimbabwéens qui ont besoin d’aide. Ils sont désespérés. Nous devons réfléchir au moyen de les aider tout en maintenant la pression sur les dirigeants.

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