Pourquoi la Monuc déçoit

Publié le 30 novembre 2008 Lecture : 1 minute.

Pourquoi, le 29 octobre, alors que les troupes de Laurent Nkunda s’approchent dangereusement de Goma, seul un petit millier de Casques bleus défend la ville, finalement abandonnée par l’armée congolaise ? Avec un contingent de 17 000 hommes et un budget annuel de 1 milliard de dollars, la Mission des Nations unies en RD Congo (Monuc), déployée depuis 2001, est l’opération de maintien de la paix la plus ambitieuse et la plus coûteuse au monde. Elle fait pourtant face aux critiques récurrentes de la population, qui lui reproche son incapacité à la protéger. C’était déjà le cas en 2004 quand, au nez et à la barbe de la Monuc, Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, tombe entre les mains de soldats rebelles alors emmenés par… Laurent Nkunda.

En cause, les inimitiés entre Casques bleus de nationalités différentes, qui refusent de se soumettre aux ordres donnés par un Casque bleu « ennemi ». C’est notamment le cas entre Indiens et Pakistanais, qui constituent le gros des troupes (respectivement 4 400 et 3 500 hommes). À cela s’ajoute une certaine réticence des troupes à quitter le confort de leur cantonnement pour le front.

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Le mandat de la Monuc est également sujet à débat : intervenant en vertu du « chapitre VII », elle est censée mettre en œuvre tous les moyens possibles – et donc parfois la force – pour protéger les civils lorsqu’ils se trouvent soumis à une menace imminente. Reste à savoir si cela implique pour elle d’aider l’armée congolaise à protéger les civils. Oui, pour le Français Alain Le Roy, secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de maintien de la paix. Mais pour certains Casques bleus, il n’y a là rien d’évident.

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