Michelle, first black lady

Publié le 19 novembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Plus historique encore que l’élection d’un président africain-américain est l’arrivée à la Maison Blanche de la première dame noire avec ses deux fillettes, Malia, 10 ans, et Sasha, 7 ans. Souvent comparée à Jacqueline Kennedy, qui a, elle aussi, élevé une petite famille à Washington, Michelle Obama aura été tout au long de la campagne l’un des avocats les plus convaincants de son mari. Pendant vingt et un mois, tout ce qu’elle a fait et dit a été examiné à la loupe : elle a brillamment surmonté cette redoutable épreuve.

Un parcours sans faute

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Décrite sur une radio conservatrice comme une intello féministe enragée d’un patriotisme douteux, Michelle Obama a été, au début des primaires, rejetée par les classes moyennes, qui se sentaient plus proches d’Hillary Clinton et très éloignées du jeune sénateur de l’Illinois. Comme son mari, qui s’est mis beaucoup de gens à dos quand il a dit que l’Amérique profonde cherchait à oublier ses diffi­cultés économiques en se raccrochant à ses armes et au Bon Dieu, Michelle Obama n’a fait qu’une vraie gaffe pendant la campagne. Dans une formule que devait par la suite épingler Cindy McCain et Sarah Palin, elle a déclaré que la réussite de son mari lui donnait l’occasion d’être fière de l’Amérique pour la première fois de sa vie d’adulte. La crainte que Michelle Obama ne devienne la bête noire de la campagne ne s’est jamais réalisée. Pour la plupart de ceux qui ont participé à la campagne, le mérite en revient à Michelle Obama elle-même. « Des tas de rumeurs ont circulé selon lesquelles on avait expliqué sur tous les tons à Michelle comment elle devait se comporter, raconte un des responsables de la campagne d’Obama. C’est complètement faux. La vérité est qu’elle est remarquablement intelligente et qu’elle sait très exactement ce qu’elle a à faire. » Contrairement à Hillary Clinton, qui, en 1992, s’est attiré une détestation à vie de la part de beaucoup de conservateurs lorsqu’elle a ironisé sur « les bonnes ménagères qui restent chez elles pour faire la cuisine », Michelle Obama a coupé court à toutes les rumeurs sur ses éventuelles ambitions politiques. Elle a su rappeler aux classes moyennes et populaires les origines modestes de son mari. Elle a ramené sur terre ceux qui le portaient aux nues en racontant que cet homme très organisé laissait traîner ses chaussettes un peu partout ou rappelé qu’il avait été élevé par une mère célibataire qui n’avait pas les moyens de soigner le cancer qui l’emporta. Et quand les républicains ont fait savoir qu’ils avaient dépensé 150 000 dollars (118 000 euros) pour la garde-robe de Sarah Palin et que la tenue et les bijoux portés par Cindy McCain à la convention de leur parti étaient estimés à 300 000 dollars, Michelle Obama a pu préciser que, pour sa part, elle passait sur le Net des commandes de 40 dollars. « Barack et moi, dit-elle, nous avons une vie de famille normale. »

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