L’Afrique 
des bidonvilles

Publié le 19 novembre 2008 Lecture : 1 minute.

Au Forum urbain mondial, qui s’est tenu à Nankin (Chine) du 3 au 6 novembre, l’objectif des participants était de réfléchir aux moyens de rendre les cités plus vivables. Si, grâce notamment à la construction de 246 villes nouvelles depuis 1990, les acquis chinois en la matière sont exemplaires (sauf en ce qui concerne la pollution), on ne peut pas en dire autant de l’Afrique subsaharienne. Publié à la veille de la rencontre, le rapport de l’ONU-Habitat consacré à « l’état des villes du monde » révèle à cet égard des chiffres qui donnent le vertige. Avec un taux de 3,3 % par an, le continent africain connaît actuellement la croissance urbaine la plus rapide au monde. Conséquence la plus visible, l’explosion des mégapoles. Le Caire passera de 11,9 millions d’habitants en 2005 à 15,6 millions en 2025. À la même date, Lagos en comptera 15,8 millions et Kinshasa 16,8 millions… Cette urbanisation s’opérant sur fond de grande pauvreté, elle s’accompagne d’un essor des bidonvilles sans précédent. Si 14,5 % des populations urbaines de l’Afrique du Nord vivent actuellement dans ce type d’habitat, la proportion grimpe à 62,2 % au sud du Sahara. Soit 165 millions de personnes confrontées à d’innombrables problèmes quotidiens, tels que l’approvisionnement en eau ou l’assainissement. Cinq pays atteignent des chiffres records : le Soudan (94,2 % de citadins « bidonvillois »), la République centrafricaine (94,1 %), le Tchad (91,3 %), l’Angola (86,5 %) et la Guinée-Bissau (83,1 %). Le Kenya possède pour sa part le plus grand bidonville d’Afrique : Kibera, plus de 700 000 habitants.

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