Alger tient salon

Du 27 octobre au 5 novembre, le Salon du livre accueille 400 éditeurs de 27 pays. En vedette cette année, les écritures féminines.

Publié le 18 novembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Événement littéraire de l’année (400 000 visiteurs en 2007), le Salon international du livre d’Alger (Sila) a ouvert ses portes, le 27 octobre, au Palais des expositions, dans la banlieue est de la capitale. Jusqu’au 5 novembre, la plus populaire des manifestations culturelles, parrainée par le président de la République et organisée par l’Agence nationale d’édition et de publicité (Anep), accueille 400 maisons d’édition représentant 27 pays, pour proposer plus de 120 000 ouvrages. Une augmentation de près de 50 % par rapport à 2007 et ses 82 000 titres. Maître de cérémonie, Ahmed Boucenna, PDG de l’Anep, a affirmé sa volonté de tirer toutes les leçons des éditions précédentes durant lesquelles le Salon s’est transformé en foire incontrôlable, où des exposants vendaient des livres au kilo, où la littérature religieuse dominait outrageusement tous les autres genres et où des éditeurs véreux profitaient des exonérations de taxe, à l’occasion de la manifestation, pour importer frauduleusement des livres. « Nous avons introduit un nouveau règlement intérieur, explique Ahmed Boucenna, et ces garde-fous nous permettent de privilégier la qualité plutôt la quantité. » Ainsi, les éditeurs exposant n’ont droit qu’à 100 exemplaires pour les nouveaux titres, 50 pour les ouvrages ayant moins de cinq ans et 5 pour les publications anciennes.

Cafés littéraires

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Des dizaines de cafés littéraires sont également programmés avec une participation féminine assez marquée. Wassila Tamzali a souhaité rendre hommage à Simone de Beauvoir, et Nacéra Belloula et Zineb Laouedj célébrer, lors d’un débat, soixante ans d’écriture féminine algérienne. L’occasion pour Louisa Brahimi de remonter un peu plus le temps en évoquant les comptines de grands-mères et pour Fatima Bakkaï de s’interroger sur l’existence de la littérature algérienne. Un colloque sur le thème « Monde arabe et Occident : choc des civilisations ou stratégies d’hégémonie », modéré par l’universitaire et ancien ministre Mustapha Cherif, était prévu en marge du Salon, le 2 novembre, en présence de l’économiste libanais Georges Corm et des Français Pascal Boniface, spécialiste des relations internationales, et Alain Gresh, directeur adjoint du Monde diplomatique. Autres invités prestigieux du Sila, Juliana Sgrena, journaliste italienne et ex-otage des insurgés irakiens, et l’incontournable Jacques Vergès, ex-avocat du FLN. Un hommage particulier a été rendu aux deux grands disparus de la littérature universelle : Aimé Césaire et Mahmoud Darwich. Mais le continent est curieusement absent de cette treizième édition. Aucune maison d’édition subsaharienne n’a fait le déplacement à Alger, alors que l’on relève la présence d’une demi-douzaine d’éditeurs latino-américains. Seul l’écrivain sud-africain Mandla Langa a été convié pour évoquer la littérature de la nation Arc-en-Ciel.

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