Delattre Levivier passe
 de l’offshore à l’éolien

Après avoir remporté plusieurs contrats d’équipements pétroliers en Afrique, le leader marocain de la construction métallique mise sur le vent pour se déployer à l’export.

Publié le 18 novembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Le 11 novembre prochain, le Maroc exportera la toute première plate-forme pétrolière offshore made in Morocco vers la RD Congo. Remporté par Delattre Levivier Maroc (DLM), ce contrat de 18 millions de dollars confirme le groupe de construction métallique dans sa stratégie internationale. « Au Maroc, DLM bénéficie d’une très forte activité, notamment dans les secteurs du gaz et des cimenteries, précise Eric Cecconello, son directeur général. Il était temps pour nous d’étendre nos activités traditionnelles hors des frontières. »

DÉCEPTION EN BOURSE

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L’ancienne filiale du français Delattre est marocaine depuis 1987. Elle emploie 1 100 personnes et continue d’aller de l’avant alors que sa maison mère a disparu. En avril, elle a été la première du secteur à s’introduire à la Bourse de Casablanca. Malgré un ambitieux plan de développement, le titre est passé de 729 DH (66 euros) à environ 550 DH aujourd’hui. « Comme beaucoup de petites et moyennes capitalisations, nous sommes boudés par les investisseurs, regrette Eric Cecconello. L’essentiel est que nous ayons réussi notre augmentation de capital. » Si 19 % des actions sont cotées, la majorité (41 %) demeure entre les mains des familles des fondateurs, le reste étant détenu par des privés, dont le personnel (1 %). À l’export, la société s’est d’abord intéressée au marché algérien. Si les besoins du pays en équipements gaziers et pétroliers sont énormes, elle n’a jamais réussi à s’y imposer. DLM s’est alors tournée vers l’Afrique de l’Ouest. Depuis 2006, les contrats se succèdent pour des mines ou des sucreries au Burkina, au Sénégal, en Mauritanie ou au Niger. Sans oublier le matériel offshore. Après la RD Congo, DLM a signé deux autres contrats avec l’Angola et le Congo Brazzaville pour du matériel technique destiné à l’exploitation des gisements dans les grands fonds. Autre axe de développement : l’éolien. Importateur à 96 %, le Maroc cherche à réduire sa dépendance énergétique. Le recours aux énergies renouvelables est une composante importante de cette ambition. DLM s’est placée sur ce créneau en investissant plus de 75 millions de DH (6,75 millions d’euros) dans une usine neuve, qui peut produire 300 mâts d’éolienne par an. Une capacité inégalée dans le pays et proche de celle des grands internationaux du secteur, comme le danois Vestas ou l’allemand Enercon. Elle permet à DLM de rafler la plupart des gros contrats, notamment ceux du plus grand parc éolien du Maroc, à Tanger, ainsi que ceux d’Alkouda Baida et d’Essaouira. Les ambitions dans ce domaine se tournent aussi vers l’export. « L’éolien se développe très rapidement, si bien que la plupart des usines européennes sont saturées, précise Eric Cecconello. Nous sommes en négociations avec des Italiens et des Portugais. Des Allemands nous ont contactés pour construire des mâts pour le marché américain. » Les accords de libre-échange négociés par le Maroc avec les États-Unis et l’Union européenne sont des atouts non négligeables pour ces nouveaux marchés. Conséquence de ces nombreux projets, le carnet de commandes de Delattre est plein pour les deux prochaines années et dépasse le milliard de DH. Si l’export n’en représente encore que 20 %, cette proportion est amenée à croître très rapidement. Le chiffre d’affaires de DLM devrait dépasser les 550 millions de DH à la fin de l’année, contre 459 millions en 2007 (+ 20 %). 

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