Tsunami démocratique

Les premières élections libres débouchent sur l’éviction du vieil autocrate au pouvoir depuis trente ans.

Publié le 18 novembre 2008 Lecture : 1 minute.

Un autocrate gouvernant son pays d’une main de fer depuis trois décennies, contrôlant l’armée, le gouvernement, l’économie et la presse, peut-il perdre le pouvoir à l’issue du second tour d’une élection présidentielle pluraliste ? En principe, non. C’est pourtant ce qui vient d’arriver à Maumoon Abdul Gayoom, 71 ans, le président sortant des Maldives, qui briguait un septième mandat. Paradis pour touristes occidentaux fortunés, ce petit archipel de 300 000 habitants est resté longtemps l’une des dictatures les plus monolithiques de la planète. Le tsunami du 26 décembre 2004, qui fit 82 morts et 375 millions de dollars de dégâts (soit près de la moitié du PIB), avait contraint le régime, déjà fragilisé par les manifestations de 2003 et 2004, à lâcher du lest en autorisant le multipartisme. Le Parti démocratique des Maldives (PDM), dirigé par Mohamed Anni Nasheed, s’est engouffré dans la brèche et a grappillé quelques sièges lors des législatives de fin 2005. Le scrutin du 28 octobre avait valeur de test démocratique, mais aucun observateur, ou presque, n’aurait parié sur les chances de Nasheed, un ancien détenu d’opinion de 41 ans. L’opposition est allée à la bataille en ordre dispersé et le leader du PDM s’est petitement qualifié pour le second tour avec 25 % des voix, contre 41 % au sortant. Il a néanmoins réussi à inverser la tendance pour l’emporter avec 54 % des suffrages. Beau joueur, Gayoom a reconnu sa défaite et promis de ne rien faire pour entraver la transition. 

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