La fin du « Grand Moyen-Orient » ?

L’élection présidentielle américaine devrait sonner le glas du projet de remodelage du monde arabo-islamique cher à George W. Bush.

Publié le 18 novembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Avec la fin du mandat de George W. Bush, une page se tourne pour l’Amérique, mais aussi pour le Moyen-Orient. C’est ce qu’ont pressenti, en tout cas, les ministres des Affaires étrangères du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord et leurs homologues du G8 réunis, les 18 et 19 octobre, à Abou Dhabi, à l’occasion de la cinquième édition du Forum pour l’avenir. Créé en 2004 à l’initiative de George W. Bush, ce Forum s’inscrivait dans le cadre de son projet de remodelage du « Grand Moyen-Orient » pour promouvoir la démocratie et les droits de l’homme dans la région. Il se veut une tribune où les représentants de la société civile et des entreprises de la région peuvent communiquer leurs objectifs de réformes aux gouvernements et représentants du G8. Pour Catherine Croisier, spécialiste de la politique étrangère des États-Unis, on peut mettre à l’actif du Forum d’avoir levé, depuis 2003, près de 480 millions de dollars pour 450 projets concrets dans l’éducation, la santé ou la défense des droits de l’homme. Mais, sur le plan politique, le bilan des Forums est quasi nul. La crise financière et économique est venue, en outre, assombrir un peu plus l’horizon, les ministres présents craignant de voir les réformes engagées pâtir d’une absence d’aide. Pour le ministre émirati des Affaires étrangères, Cheikh Abdallah Ibn Zayed Al Nahyan, « le G8 ne doit pas évaluer à la baisse les besoins du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord du fait de la crise financière ». Mais c’est surtout de l’après-Bush qu’il a été question. Le Forum peut-il survivre à son fondateur ? Cheikh Abdallah a souhaité que « le futur président des États-Unis ne laisse pas le partenariat se déliter et mette au contraire en œuvre les moyens nécessaires à son renforcement ». Selon Didier Billon, directeur adjoint de l’Institut des relations internationales, la fin de la présidence Bush sonnera le glas de la politique du Grand Moyen-Orient. Quel que soit le président élu, il devrait abandonner la vision messianique de son prédécesseur pour lui préférer des relations bilatérales plus pragmatiques.

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