Les leçons de morale de Kofi Annan
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Mais quelle mouche a donc piqué Kofi Annan ? Depuis son départ du secrétariat général de l’ONU, le 31 décembre 2006, on le savait retiré avec son épouse, Nane, dans leur maison du canton suisse de Vaud, non loin de Genève. On connaissait ses projets de fondation œuvrant pour la promotion de l’agriculture, l’éducation des filles et la bonne gouvernance… Mais, autant pour son tempérament que pour son caractère, nul ne s’attendait à voir le prudent Ghanéen se transformer, à 70 ans, en poil à gratter des chefs d’État africains. Dans une interview, le 20 octobre à la BBC, il commente le processus électoral au Zimbabwe et la recette kényane sur le partage du pouvoir, puis s’exprime sur l’alternance en Afrique. Il prend alors deux exemples, Yaoundé et Dakar. « Personne ne peut me convaincre qu’au Sénégal et au Cameroun il n’y a qu’un seul leader capable de gouverner […]. Je connais bien les deux chefs d’État [Abdoulaye Wade et Paul Biya] et je pense qu’il n’est pas dans leur intérêt ni dans celui du peuple de s’accrocher au pouvoir », ose l’ancien diplomate, abandonnant la réserve acquise en quarante-quatre ans de carrière onusienne. « La Constitution ne doit pas être modifiée à la convenance des individus. Elle doit être conçue pour les aspirations du peuple », insiste-t-il. Cet amateur de yoga a-t-il dérapé ? « Non, mais son plaidoyer pour l’alternance vient un peu tard », juge un opposant gabonais.
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