Quand l’entreprise s’en mêle

Pour disposer des profils correspondant au mieux à leurs besoins, les employeurs se rapprochent des écoles. Exemples au Burkina et au Maroc.

Publié le 17 novembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Le meilleur moyen pour juger la qualité d’une formation est d’observer ce que deviennent ses diplômés. S’ils s’insèrent facilement dans le monde du travail, c’est que leur école a su nouer une relation de confiance avec les entreprises. Une stratégie payante, selon Bruno Ponson, directeur de l’Esaa d’Alger : « Participer aux jurys de sélection et de fin d’études leur permet d’avoir une vision des jeunes du pays. Nous les sollicitons également pour qu’ils parlent de leurs expériences et nous les convions lorsque des personnalités visitent notre école. » Les professionnels sont parfois tentés de pousser plus loin la collaboration. Confrontée à une pénurie persistante de techniciens spécialisés dans l’entretien des engins de chantier, Sogea-Satom, filiale du groupe français de BTP Vinci, a approché l’école d’ingénieurs 2IE de Ouagadougou, au Burkina. Ensemble, elles ont créé un diplôme bac+3 qui répond aux besoins de l’entreprise. « L’école garde le contrôle de l’enseignement des compétences techniques, mais nous leur avons fait part en amont de nos besoins », explique Jean-Jacques Le Moal, directeur du service matériel de Sogea-Satom. Sur les quinze participants de la première promotion, six ont été financés par la société et cinq seront embauchés. « Pour nous, il y a deux étapes clés dans le déroulement de cette formation. Sélectionner avant le démarrage les étudiants que nous allons subventionner. Ensuite, lors du stage, mettre en place des parcours afin de les fidéliser », détaille Cheikh Daff, responsable RH de Sogea-Satom. Le concept plaît aux étudiants. Pour sa deuxième session, le 2IE a reçu 70 dossiers pour une vingtaine de places. bac+5 spécialisé en finance. Au Maroc, ce sont les rois de la finance qui manquent à l’appel. Pour remédier à ce problème, Attijariwafa Bank est allée frapper à la porte de l’université Hassan-II de Casablanca. Depuis un an, ces deux institutions gèrent ensemble un master (bac+5) spécialisé en « banque et marchés financiers ». L’idée lui a été soufflée par la banque espagnole Santander, un de ses actionnaires, qui a créé un cursus similaire en 1997 en liaison avec la faculté de Cantabrie. « Les cours se tiennent dans le centre de formation de la banque. Nos cadres supérieurs viennent donner des conférences aux étudiants. Nous nous sommes engagés à prendre en stage 50 % d’entre eux. Les embauches dépendront ensuite de nos besoins », explique M’hammed Abbad Andaloussi, vice-président de la fondation Attijariwafa Bank. « En Espagne, ajoute-t-il, certains lauréats de la formation occupent maintenant des postes importants dans la banque Santander. » Trente-cinq étudiants, dont six cadres d’Attijariwafa Bank, composent la première promotion du master, qui s’achèvera à l’été 2009. Le groupe bancaire marocain n’en oublie pas pour autant les affaires : c’est l’un de ses objectifs de devenir la banque préférée des professeurs et des étudiants.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires