Fret maritime : le calme avant la tempête

Publié le 17 novembre 2008 Lecture : 1 minute.

« Pour l’instant, nous ne notons aucun ralentissement de l’activité. Les volumes traités sont au-delà de nos attentes. Le Nigeria est un corridor qui se suffit à lui-même », explique Philippe Labonne, vice-président de Bolloré Africa Logistics. En deux ans, le volume des conteneurs traités dans l’une des cinq concessions décrochées par le groupe français dans le Port de Lagos est passé de 250 000 en 2006 à 480 000 cette année. Il n’empêche. La demande s’essouffle avec le ralentissement de l’économie mondiale. Le transport maritime, qui assure 94 % du trafic de marchandises sur la planète, en apporte une sévère illustration. Dans le transport de vrac sec (minerai de fer, charbon, céréales…), les chiffres sont sans ambiguïté. En quatre mois, l’indice Baltic Cape Index, qui définit les tarifs d’affrètement, a été divisé par presque six (2 000 points à la mi-octobre, contre 11 793 points en mai). Dans le même temps, le tarif d’acheminement par des « Capesize », ces vraquiers de 100 000 tonnes, est tombé de près de 235 000 dollars par jour à 25 000 dollars. Et si la croissance mondiale s’affaiblit encore, la tension sur les tarifs s’amplifiera. Car d’ici à 2012-2013, les océans ne seront jamais aussi encombrés de navires. Selon le courtier maritime Barry Rogliano Salles, la flotte mondiale de porte-conteneurs s’étoffera de 1 400 nouveaux navires dans les cinq prochaines années. Soit un accroissement d’un tiers des navires en service. Quant aux Capesize, leur nombre devrait doubler d’ici à la même échéance pour atteindre les 1 600. La demande n’absorbera pas cette explosion de l’offre. Des experts s’attendent déjà à ce qu’au moins un bon tiers de ces mises en chantier soit annulé.

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