Épuration religieuse

Publié le 13 novembre 2008 Lecture : 1 minute.

Depuis plusieurs semaines, Mossoul, capitale de la province irakienne de Ninive, fief d’Al-Qaïda en Mésopotamie, est le théâtre de violences antichrétiennes qui ont contraint un millier de familles à fuir la ville. Les quatre quartiers où résident syriaques catholiques et orthodoxes subissent, jour et nuit, des « descentes » d’hommes en armes qui tirent sur les passants. Les premiers jours d’octobre ont été particulièrement meurtriers, avec l’assassinat de douze personnes. Les lieux de culte sont la cible d’attaques au cocktail Molotov. Les opérations visant à terroriser une population déjà fragilisée par l’indifférence des autres communautés de la ville sont légion : kidnappings avec demande de rançon (le versement de celle-ci ne signifiant pas pour autant le retour sain et sauf de la victime), maisons incendiées, menaces de toutes sortes…Face à l’ampleur de l’exode, le gouvernement de Nouri al-Maliki a donné des instructions aux forces de l’ordre pour l’installation d’un dispositif de sécurité. Plus de neuf cents policiers ont été déployés autour des églises, et des barrages filtrants ont été établis à proximité des quartiers chrétiens. Ces mesures censées rassurer les chrétiens ont certes mis fin à l’exode massif, mais le fossé entre les communautés s’est durablement creusé. La cohabitation religieuse, qui faisait la fierté de l’Irak en général et de Mossoul en particulier, n’est plus qu’un vieux souvenir. Près du tiers des 800 000 chrétiens irakiens ont fui leur pays depuis l’invasion américaine. Il est à craindre que la stratégie adoptée par Al-Qaïda accentue ce phénomène. 

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