Guerre des nerfs
Publié le 13 novembre 2008 Lecture : 1 minute.
Mieux vaut ne pas prendre au pied de la lettre tout ce que disent les représentants de Mouammar Kadhafi. Le 11 octobre et les jours suivants, c’est pourtant ce qu’ont fait les médias du monde entier : ils ont cru les nouvelles en provenance de Tripoli selon lesquelles la Jamahiriya libyenne s’apprêtait à suspendre ses livraisons de pétrole à la Suisse et à retirer les quelque 7 milliards de dollars déposés dans ses banques. Rapportée par l’agence officielle libyenne Jana citant des sources anonymes au ministère des Affaires étrangères, la menace était prétendument justifiée par les « mauvais traitements » infligés par les autorités du canton de Genève à des diplomates et hommes d’affaires libyens de passage. Aucune de ces menaces ne s’est concrétisée par la suite. Tamoil, la compagnie libyenne de distribution de pétrole, continue comme si de rien n’était d’approvisionner sa raffinerie suisse. Et les autorités de la Confédération affirment ne pas avoir reçu confirmation d’un quelconque retrait de fonds. Tout cela n’est à l’évidence qu’un de ces coups de bluff dont le « Guide » est coutumier. Les relations helvético-libyennes sont entrées dans une zone de turbulences depuis qu’au mois de juillet la police de Genève a arrêté dans un palace, puis placé en garde à vue pendant quarante-huit heures, Hannibal Kadhafi – le fils de – et son épouse enceinte. Deux domestiques (un Marocain et une Tunisienne) avaient accusé le couple de violences et de mauvais traitements, avant de retirer leur plainte un mois plus tard, moyennent une compensation et une carte de séjour en Suisse. Bien que le fils du « Guide » et son épouse se trouvent ainsi blanchis, Tripoli continue d’exiger des excuses des autorités helvétiques. Il s’agit selon toute apparence d’un moyen de pression destiné à débloquer les pourparlers discrètement engagés en vue de normaliser les relations entre les deux pays. Mais la porte reste ouverte à une solution acceptable par les deux parties.
