L’Inde dans la course
Publié le 13 novembre 2008 Lecture : 1 minute.
Sur le site de Sriharikota, dans le sud de l’Inde, tout est prêt pour le lancement, le 22 octobre si la météo le permet, de la sonde Chandrayaan I (« véhicule lunaire », en sanskrit). Cette première mission inhabitée à destination de la Lune a déjà été reportée à plusieurs reprises (problèmes techniques…), mais les scientifiques de l’Agence indienne de recherche spatiale (Isro) sont convaincus que, cette fois, tout se passera bien. Pour nombre d’Indiens, jaloux des récents succès chinois et japonais en ce domaine (voir J.A. n° 2491), c’est une question de fierté nationale. On se croirait revenu au temps de la rivalité spatiale soviéto-américaine, dans les années 1960 et 1970 ! Cette première mission lunaire n’est, selon ses promoteurs, que le point de départ d’un programme ambitieux d’exploration de notre satellite, avec envoi d’une mission habitée à l’horizon 2020. La planète Mars serait aussi dans la ligne de mire. Chandrayaan I sera mise sur orbite lunaire par une fusée porteuse de fabrication locale, la PSLV-C11, qui a récemment lancé avec succès dix satellites pour le compte de divers clients indiens et étrangers. La sonde restera ainsi pendant deux ans à une centaine de kilomètres de l’astre. Sa mission est double : 1. dresser un atlas tridimensionnel du satellite, grâce à un sondage haute résolution ; 2. établir une carte des richesses du sous-sol. Une seconde mission lunaire est prévue pour 2011, indique le porte-parole de l’Isro. Le vaisseau spatial Chandrayaan II embarquera un véhicule robotisé de type Rover capable d’alunir pour recueillir des échantillons. Le sous-sol de la Lune regorge, semble-t-il, d’hélium 3, un gaz rare que l’Inde espère utiliser rapidement pour alimenter ses centrales nucléaires et produire l’électricité dont son économie en plein boom a besoin. D’aucuns se demandent quand même si les 90 millions de dollars que coûtera aux contribuables la première mission Chandrayaan ne pourraient pas être plus utilement dépensés. Dans ce pays de 1,1 milliard d’habitants où plus de la moitié de la population continue en effet de vivre avec moins de 2 dollars par jour.
