Vers une scission à l’ANC

Publié le 13 novembre 2008 Lecture : 1 minute.

À peine avait-il annoncé son départ de l’ANC qu’il recevait une bordée d’injures. En l’espace de quelques jours, Mbhazima Shilowa (50 ans) est passé du statut de « camarade » méritant et dévoué à celui de traître « hypocrite » et « opportuniste ». « La fréquentation de l’élite qui boit du whisky l’a rendu aveugle et l’a transformé en monstre avide de pouvoir », estime le porte-parole du puissant syndicat des mineurs. Son tort ? Il a condamné le « putsch » contre le président Thabo Mbeki, puis, pour signifier plus nettement son désaccord, a démissionné de son poste de Premier ministre du Gauteng, province qui englobe Johannesburg et Pretoria, et enfin, pour faire bonne mesure, démissionné de l’ANC. Membre du Parti communiste et ancien syndicaliste, Shilowa rejoint ainsi Mosiuoa Lekota, le ministre de la Défense de Mbeki, exclu de l’ANC le 13 octobre. Surnommé « Terror » dans sa jeunesse en raison de son agressivité sur les terrains de football, ce dernier a lui aussi été la cible des virulentes critiques de ses anciens amis, qui l’accusent aujourd’hui de n’être qu’un profiteur et un éminent représentant de « la génération des lumières bleues », celles qui clignotent sur le toit des voitures officielles… Shilowa et Lekota ont donc pris la tête d’un mouvement de dissidence qui pourrait aboutir, dès le mois prochain, à la création d’un parti politique. Mais cette faction a peu de chances de mettre sérieusement en péril l’hégémonie de l’ANC. Le « canal historique » conservera le plus important : la légitimité acquise dans la lutte. Un atout qu’aucune dissidence, même si l’héritage est mal géré, ne saurait lui contester. 

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