Parti communiste chinois : la bataille des neuf empereurs

C’est une quasi-certitude : Xi Jinping sera le prochain président chinois, et Li Keqiang, le prochain Premier ministre. Mais qui intégrera le bureau politique du Parti communiste ? C’est l’enjeu principal du 18e congrès.

Le palais de l’Assemblée du peuple, dans la capitale. © Jason Lee/Reuters

Le palais de l’Assemblée du peuple, dans la capitale. © Jason Lee/Reuters

Publié le 2 janvier 2012 Lecture : 2 minutes.

2012 : année de tous les dangers pour les chefs planétaire
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2012 : année de tous les dangers pour les chefs planétaire

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Les « neuf empereurs ». C’est ainsi que l’on désigne les membres permanents du bureau politique du Parti communiste chinois (PCC). Véritable cœur du pouvoir, cette instance sera presque entièrement renouvelée lors de son 18e congrès, en octobre 2012. Seuls Xi Jinping et Li Keqiang, successeurs désignés du président Hu Jintao et du Premier ministre Wen Jiabao, resteront en place.

Ces représentants de la « cinquième génération » des dirigeants communistes font déjà leurs classes sur la scène internationale : visites officielles, réception de personnalités étrangères, discours-programmes…

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Reste qu’en coulisses la bataille pour le pouvoir est loin d’être achevée. Si Xi Jinping semble faire consensus, la position de Li Keqiang est plus fragile. Celle des sept autres « empereurs » du Politburo aussi. Plusieurs personnalités émergent, comme Bo Xilai. Surnommé le Prince rouge, le très médiatique chef du parti communiste de Chongqing, une grande métropole du centre du pays, s’est rendu célèbre par son zèle militant : chants révolutionnaires dans les écoles, programmes communistes d’un autre âge sur les chaînes de télé locales… Surtout, il est parvenu à bouter les mafias locales hors de Chongqing. Aux antipodes de ce héraut communiste, on trouve un Wan Qingliang, le patron de Canton. Discret et cultivé, ce docteur en management incarne l’aile réformatrice du Parti.

Montrer ses muscles

Bien entendu, l’attribution des postes au sein du prochain bureau politique fournira une indication précieuse quant à la politique qui sera menée au cours des cinq prochaines années. « C’est l’éternelle lutte de pouvoir entre les réformateurs et les conservateurs, commente le sociologue Jean-Louis Rocca. Au sein du Parti, il existe des tensions entre ceux qui veulent davantage d’ouverture, notamment politique, et les partisans d’un communisme orthodoxe. Il est très difficile de savoir ce qui se passe réellement lors d’un congrès. Tout ce que l’on peut dire actuellement, c’est que le renforcement de la lutte contre la dissidence et l’augmentation considérable du budget de la sécurité intérieure témoignent du poids accru des conservateurs. »

Le budget de la police est cette année le premier poste de dépenses de l’État, devant celui de l’armée. Ce qui signifie que, à quelques mois d’une transition politique importante, le Parti montre ses muscles. Les dissidents étant impitoyablement pourchassés, nulle voix discordante ne devrait gâcher la fête.

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« Jamais Pékin n’a accepté de se laisser déborder par une opposition, quelle qu’elle soit. Jamais il n’a envisagé l’éventualité d’une rupture politique, qui supposerait la reconnaissance d’opinions plurielles au sein de la société et une volonté réelle de partage du pouvoir », explique Stéphanie Balme. Cet « entre-soi » décrit par la sinologue se retrouvera sans nul doute dans l’équipe qui s’apprête à prendre les rênes de la deuxième économie mondiale.

Dans l’horoscope chinois, l’année 2012 est celle du Dragon, symbole de puissance. Et, en l’occurrence, de la puissance sans partage du Parti communiste chinois. 

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