Gouvernance en Afrique : anglophones versus francophones, chacun ses points forts
Sur le terrain des affaires, les pays proches des Anglo-Saxons ont une nette avance. Dans le domaine politique, la lutte est plus serrée.
Développement : pourquoi les francophones sont à la traîne
En matière de corruption, les pays anglophones ne se distinguent guère des francophones : le dernier classement de l’ONG Transparency International loge la majorité des Subsahariens à la même mauvaise enseigne. Parmi les États montrés du doigt, on trouve des adeptes de la langue de Molière (Burundi, RDC, Tchad, Guinée) comme de celle de Shakespeare (Soudan, Zimbabwe) ou de Cervantès (Guinée équatoriale). Et parmi les quelques bons élèves, un anglophone, le Botswana (32e sur 182), mais aussi un lusophone, le Cap-Vert (41e) et un adepte du multilinguisme comme le Rwanda (49e).
Quand il s’agit de gouvernance économique, en revanche, les différences apparaissent nettement. Cinq des six dernières places du classement « Doing Business » 2012, établi par la Banque mondiale, sont occupées par des pays francophones : le Tchad, la République centrafricaine, le Congo, la Guinée et la RDC. Ses détracteurs dénoncent l’inspiration libérale anglo-saxonne du classement ; reste qu’il prend en compte des critères peu contestables, la facilité à créer une entreprise et les pratiques concurrentielles.
Démocratie
Mais si des pays comme le Rwanda ou le Liberia, proches des Anglo-Saxons, ont choisi la voie de l’ouverture économique, les francophones se distinguent par leur participation à des démarches mettant en avant le rôle de coordinateur de l’État. Ainsi, parmi les 21 pays africains suivant les démarches de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE, qui vise la publication par les autorités et les entreprises des revenus tirés du sous-sol), 14 sont francophones.
Et sur le plan démocratique, les différences s’observent plutôt à l’échelle régionale que linguistique. Avec la vague d’alternance en Afrique de l’Ouest, la longévité moyenne des chefs d’État de la région est tombée à 6 ans… contre 11,5 ans en Afrique de l’Est et 14,5 ans en Afrique centrale. La langue ne fait rien à l’affaire.
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