L’économie des Brics s’effrite

Outre la Chine, les économies émergentes du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de l’Afrique du Sud fléchissent à leur tour.

Chantier du stade de Brasilia, au Brésil. © Eraldo Peres/SIPA

Chantier du stade de Brasilia, au Brésil. © Eraldo Peres/SIPA

Publié le 30 décembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Albert Edwards, stratégiste reconnu chez SG Cross Asset Research (Société générale), fait le buzz depuis fin novembre. Son fait de gloire : avoir détourné l’acronyme Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine, devenu « Brics » avec un « S » pour « South Africa ») en un provocant « Bloody Ridiculous Investment Concept » ! « Les investisseurs veulent croire désespérément aux perspectives de croissance des Brics, car peu d’alternatives s’offrent à eux », dit-il. Et de pointer les performances à la baisse des cinq économies émergentes.

Pour le Brésil, le réveil est brutal. Au troisième trimestre 2011, la première économie d’Amérique latine a connu une croissance nulle, a indiqué le 6 décembre l’Institut brésilien de géographie et statistiques (IBGE). Le gouvernement table sur une progression du PIB de 3,5 % en 2011 – loin des 7,5 % enregistrés en 2010 – et mise pour cela sur son « Programme d’accélération de la croissance », qui doit contribuer à réduire les coûts de production en relançant l’investissement public pour améliorer les infrastructures.

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Avec une croissance de 4 % en 2012, la Russie ne fera guère mieux. Une tendance partagée par l’Afrique du Sud, avec 4,4 % l’an prochain. Plus intégrée à l’économie mondiale que les autres pays du continent, et donc plus sensible aux soubresauts conjoncturels, la première économie africaine se situera sous la moyenne continentale, de 6 % en 2012.

Inflation

En Inde, le taux record de 10,4 % en 2010 laissera la place à une hausse du PIB de 7,2 % en 2012, la plus faible progression depuis 2004, pour rebondir à 8,2 % en 2013. Mais une inflation (10 % en 2011, contre 16 % en 2010) et un chômage endémiques demeureront les points noirs de cette économie. Les Indiens se montrent très prudents et affichent un taux d’épargne élevé, proche des 35 % du PIB. Et avec des marchés financiers fortement réglementés, le poids des investisseurs étrangers reste modeste au regard des besoins de financement du pays. D’une manière générale, l’économie indienne demeure très fermée, comme le démontre la tentative avortée du gouvernement, le 7 décembre, d’ouvrir le secteur de la distribution aux multinationales.

Faiblesses passagères ou réelles des Brics ? Ce qui est sûr, c’est qu’ils représentent maintenant 40 % de l’économie mondiale. 

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