Christophe Fayout : « L’Algérie est notre premier marché sur le continent »

Deux ans après s’être lancé dans le solaire en Afrique, le conglomérat allemand, Siemens Energy, dégagera ses premiers revenus significatifs en 2012. Son objectif pour 2016 : un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros.

Christophe Fayout, responsable développement africain, Siemens Energy. © DR

Christophe Fayout, responsable développement africain, Siemens Energy. © DR

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Publié le 28 décembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Malgré le Printemps arabe, le groupe reste très actif sur le continent, et notamment en Afrique du Nord. Ce sont surtout ses filiales françaises qui y sont à la manœuvre, dans les transports urbains (métro d’Alger) comme dans l’énergie. Dans ce secteur, où elles bénéficient de l’ancien réseau africain de Merlin Gerin (récupéré en 2006), elles s’appuient sur 500 salariés basés en Afrique. Le siège allemand se réserve la vente des grandes centrales électriques. Mais c’est Siemens Energy France qui pilote les secteurs des transmissions électriques et des énergies renouvelables, sous la houlette de Christophe Fayout. Quadragénaire énergique, il a placé le solaire en tête de ses priorités. En 2010, la filiale a réalisé 200 millions d’euros de chiffre d’affaires sur le continent.

Jeune Afrique : Votre présence semble plus affirmée au nord qu’au sud du continent. Qu’en est-il ?

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Christophe Fayout : L’Algérie est notre premier marché africain, avec 70 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2010, suivie de l’Afrique du Sud, puis de la Tunisie. Avant la chute du régime Kadhafi, la Libye était notre second marché maghrébin avec 50 millions d’euros. Nos équipes sont là-bas et se remettent en marche pour redécoller. Quant à l’Afrique subsaharienne francophone, nous y avons vendu environ 35 millions d’euros de matériels et prestations en 2010 et nous prévoyons 45 millions d’euros en 2011.

N’êtes-vous pas déçu par le marché du solaire sur le continent, qui tarde à décoller ?

Le photovoltaïque en Afrique en est seulement à ses débuts, même si les gouvernements en parlent beaucoup. Les deux seules centrales solaires existantes sont installées au Mali [200 kW de capacité] et au Cap-Vert [3,5 MW]. Et encore, cette dernière connaît des difficultés d’exploitation. Ce n’est rien par rapport à la capacité de 500 MW installée en Afrique dans l’éolien [dont 150 MW par Siemens].

Quels sont vos projets sur ce marché naissant du solaire ?

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Nous travaillons la question depuis deux ans, c’est le temps que met un projet dans le photovoltaïque pour éclore. Nous dégagerons un premier chiffre d’affaires significatif en 2012 : nous installerons une centrale solaire d’une dizaine de mégawatts au nord du Bénin et une autre au Burkina Faso, en sous-traitance pour le groupe minier canadien Semafo. Pour la suite, nous avons déjà identifié des projets pour une capacité totale de 200 MW. Nous estimons que nous pouvons réaliser d’ici à cinq ans un chiffre d’affaires d’environ 50 millions d’euros dans le solaire.

Quel modèle économique est le plus adapté en Afrique pour lancer des centrales de ce type ?

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Le système en BOT [build, operate and transfer, NDLR], qui permet un investissement privé soutenu par une institution financière internationale, puis un transfert à l’opérateur public, me semble le meilleur. Cela étant, le photovoltaïque ne vaut pas pour tous les pays : il n’est « bankable » que pour ceux situés sur la « ceinture du soleil », qui parcourt l’Afrique d’est en ouest, entre le Sahel et la Méditerranée. Dans des pays comme la Côte d’Ivoire, la Guinée ou le Cameroun, l’énergie hydraulique donne un prix par kilowattheure bien plus intéressant.

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Propos recueillis par Christophe Le Bec

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