Algérie : les islamistes entre djihadisme et quiétisme
Les islamiste algériens sont divisés. Les uns refusent obstinément de déposer les armes, les autres rejettent le recours à la violence.
Matrice de l’islamisme armé qui sévit en Algérie depuis une vingtaine d’années, le Front islamique du salut (FIS), dissous par la justice en mars 1992 et dont les anciens membres sont interdits d’activité politique, était un regroupement de courants fondamentalistes aux divergences profondes, mais partageant un dessein commun : l’instauration d’une république islamique. Toutefois, le gros des troupes d’Abbassi Madani, président du FIS, était constitué de salafistes qui avaient pour mentor Ali Belhadj, numéro deux du parti. Ce sont ces derniers qui sont passés à l’insurrection armée à la suite de l’interruption, en janvier 1992, du processus électoral qui privera le FIS de sa victoire aux législatives.
Dans les bras d’aqmi
Après six ans de maquis, la « salafisation » s’officialise en septembre 1998 quand les Groupes islamiques armés (GIA) se rebaptisent Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). En 2005, sous la houlette de Mokhtar Ben Mokhtar, émir de la zone 9 du GSPC (qui couvre le Sud algérien avant d’être étendue aux pays du Sahel), ils font allégeance à Oussama Ben Laden et changent une nouvelle fois de nom. Désormais, les salafistes djihadistes algériens agissent sous la bannière d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Fortement concentrés en Kabylie, ils seraient moins d’un millier d’hommes en armes, autant que dans le Sahel, où Aqmi a enregistré de nombreuses recrues locales.
Les salafistes algériens ne sont pas tous djihadistes. Il s’en trouve des quiétistes qui refusent le recours à la violence, « pour peu que le dirigeant du pays soit un musulman ». Mais ils n’acceptent pas pour autant la démocratie et la république ; la souveraineté étant exclusivement divine, elle ne saurait émaner du peuple.
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