Maroc : Fouad Ali El Himma dans un cabinet royal XXL
Depuis la réforme de la Constitution, le roi du Maroc Mohammed VI étoffe son équipe de conseillers. Fouad Ali El Himma apparaît comme la pièce centrale de ce dispositif.
Le 7 décembre, le serveur de l’agence officielle marocaine MAP sature immédiatement après l’annonce de la nomination de Fouad Ali El Himma comme conseiller au cabinet royal. Si cette nouvelle prend de court la classe politique, c’est qu’elle intervient en pleines tractations gouvernementales. En réalité, depuis quelques mois, le roi renforce son équipe de conseillers. Jusque-là, son cabinet en comptait cinq : Mohamed Moatassim, Zoulikha Nasri, André Azoulay, Abbès Jirari et Omar Kabbaj. Depuis août, leur nombre a doublé. Les choix du juriste Abdeltif Menouni, puis de El Mostapha Sahel, ambassadeur du Maroc en France, pourraient passer pour purement honorifiques : ancien président de la Commission consultative de réforme de la Constitution, Menouni serait le doublon de Moatassim, qui est également un constitutionnaliste, et Sahel est gravement malade.
En revanche, les nominations récentes relèvent d’une autre logique. Le 29 novembre, le roi charge le leader islamiste Abdelilah Benkirane de former le nouveau gouvernement, désormais responsable devant le Parlement. Le même jour, le Palais annonce l’arrivée d’Omar Azziman au cabinet royal. Ancien ministre de la Justice, ambassadeur à Madrid, Azziman a supervisé les travaux de la Commission consultative sur la régionalisation. Le 6 décembre, c’est au tour de Yassir Zenagui de rejoindre le « shadow cabinet ». Le ministre sortant du Tourisme n’a pas la même expérience au service de l’État, mais il vient de signer un accord portant sur un investissement étranger de 2 milliards d’euros émanant de capitaux qataris, émiratis et koweïtiens.
Sérail
Camarade de classe de Mohammed VI au collège royal, Fouad Ali El Himma est l’homme fort de l’Intérieur de 1999 à 2007, date à laquelle il démissionne pour se présenter aux législatives. Il fonde en 2008 le Parti Authenticité et Modernité (PAM), adversaire affiché des islamistes. En 2011, ses apparitions publiques se font plus rares. Surtout depuis que les manifestants du Mouvement du 20 février l’ont désigné comme l’un des symboles de l’affairisme de certains proches du roi. Délaissant son parti, il ne s’est pas présenté aux législatives de novembre. Visiteur du soir – comme du matin – du palais, El Himma n’est pas un nouveau venu dans le sérail, puisqu’il a été directeur du cabinet de Mohammed VI au cours de ses premiers mois de règne. Dans la nouvelle architecture institutionnelle, les interactions entre le cabinet royal et le gouvernement serviront de test pour le fonctionnement de l’exécutif bicéphale.
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