RDC : Kabila et ses voisins

Rwanda, Congo-Brazza, Angola, Afrique du Sud… Pour mieux durer, le président congolais Jospeh Kabila soigne ses relations avec les pays de la région.

Joseph Kabila le 18 octobre 2011 à Kinshasa. © AFP

Joseph Kabila le 18 octobre 2011 à Kinshasa. © AFP

Christophe Boisbouvier

Publié le 17 décembre 2011 Lecture : 2 minutes.

À la différence de son père, Joseph Kabila a compris que, pour durer, mieux vaut s’entendre avec ses voisins. À commencer par le Rwanda. L’accord Kabila-Kagamé de janvier 2009 est significatif. Après des années de lutte contre la guérilla de Laurent Nkunda, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), Kinshasa a négocié avec Kigali la mise à l’écart de ce rebelle trop remuant. Son mouvement, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), continue de siphonner les richesses minières des deux Kivus, mais il fait officiellement allégeance au régime de Kinshasa. Les apparences sont sauves…

Avec le Congo-Brazzaville, l’entente est cordiale, sans plus. Depuis longtemps, Kinshasa réclame à Brazzaville l’extradition de deux opposants, le général Munene et Udjani, le chef présumé des insurgés Enyele de la province de l’Équateur. Mais, comme tous les Brazzavillois, Denis Sassou Nguesso garde en mémoire ce jour de 1968 où Pierre Mulele fut livré à Mobutu en échange d’une promesse publique d’amnistie. Quelques jours plus tard, Mulele fut sauvagement assassiné. Aujourd’hui en première ligne si la situation dégénérait en RDC, Denis Sassou Nguesso a fait part ces derniers jours de sa vive préoccupation à Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, et à Jean Ping, le président de la Commission de l’Union africaine (UA).

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Avec l’Angola, les sujets de discorde ne manquent pas. Notamment sur le partage des gisements de pétrole au large des côtes congolaise et cabindaise. Mais, depuis son arrivée au pouvoir, Joseph Kabila aide le régime dos Santos à isoler les indépendantistes cabindais. Pour Luanda, c’est l’essentiel.

"Bien voter"

Aujourd’hui, on peut même parler d’un axe Kabila-dos Santos-Zuma. Le 12 novembre, le président sud-africain est venu voir Kabila à Lubumbashi, officiellement pour relancer le projet de barrage Grand Inga, sur le fleuve Congo. En réalité, Zuma et Kabila ont surtout parlé des élections congolaises. Le Sud-Africain s’est engagé à prêter au Congo une demi-douzaine d’avions gros-porteurs pour acheminer in extremis les quelque 64 millions de bulletins de vote imprimés en Afrique du Sud. Ne semblant pas douter de la réélection de son hôte, Zuma lui a demandé de « bien voter », le mois prochain, lors de la bataille entre la Sud-Africaine Dlamini-Zuma et le Gabonais Ping pour la présidence de la Commission de l’UA.

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