« Jeune Afrique » et les pilleurs du web

Au mépris de tout droit de propriété intellectuelle, un foisonnement de sites africains difficilement contrôlables s’évertuent à piller les articles de leurs concurrents, en particulier ceux de Jeune Afrique. Un fléau qui n’a au final qu’un seul effet : fragiliser financièrement l’ensemble des médias panafricains.

Chaque semaine, les articles de Jeune Afrique sont pillés des centaines de fois. © J.A.

Chaque semaine, les articles de Jeune Afrique sont pillés des centaines de fois. © J.A.

Publié le 19 janvier 2012 Lecture : 2 minutes.

Ceux de nos lecteurs qui parcourent la presse de leur pays le savent : la reproduction sauvage des articles de Jeune Afrique est une vieille habitude. Il arrive fréquemment à nos journalistes de découvrir leur travail indûment utilisé, parfois avec leur signature, toujours sans notre autorisation. À l’ère d’internet, du copier-coller et du foisonnement de sites difficilement contrôlables, ces « emprunts » ont atteint des proportions industrielles.

Le site du groupe sénégalais Wal Fadjiri semble ainsi penser que mentionner jeuneafrique.com l’autorise à prendre tout ce qui l’intéresse. À la fin de 2011, plus de 245 articles y étaient ainsi reproduits sans autorisation. Même thèse (apparemment assez répandue au Sénégal) pour dakaractu.com, avec, en plus, le vice de signer ses pillages d’un « avec Jeune Afrique », qui laisse supposer l’existence d’un accord. La palme de l’inélégance pourrait être décernée à leral.net, qui ose parfois apposer, au bas des articles qui ne sont pas les siens, la signature de l’auteur… du recopiage.

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Cette page tout entière ne suffirait pas à recenser tous les petits sites internet ou les blogs qui utilisent ce procédé paresseux pour alimenter leurs colonnes numériques. À défaut de les excuser, on pourrait, à la ­rigueur, comprendre ceux qui se croient – (peut-être) de bonne foi – autorisés à reproduire ainsi nos articles. Espérons que ces quelques lignes mettent fin à toute ambiguïté.

Juteux business

Mais comment excuser ceux que nos avertissements n’empêchent pas de faire de nos articles un business qu’on imagine très juteux ? Comment absoudre seneweb.com, « portail » qui vole les maisons auxquelles il prétend conduire ? En reprenant systématiquement et en intégralité les articles de Jeune Afrique (mais pas seulement) sur le Sénégal, il attire parfois plus de lecteurs sur notre travail que lorsque celui-ci paraît sur notre (unique) site internet : jeuneafrique.com.

Sur abidjan.net, on fait presque pareil, mais avec hypocrisie : les articles de Jeune Afrique ne sont pas repris dans leur intégralité ; dans leur magnanimité, les copistes de ce site ne laissent généralement que les deux dernières phrases à lire en exclusivité sur les plateformes d’origine.

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La Toile a pourtant le formidable avantage de permettre à chacun de renvoyer vers les idées, textes et informations – sans les voler –, grâce au lien hypertexte. Copier-coller l’intégralité d’un document ne peut donc se justifier que par la volonté de s’approprier le travail d’autrui. Piller n’est pas partager. 

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