États-Unis : les rois (républicains) du rire
Bourdes, gaffes, bévues et balourdises… Les candidats républicains à la présidentielle de 2012 aux États-Unis font le show.
Les candidats aux primaires républicaines sont en train de faire oublier Sarah Palin, reine jusqu’ici incontestée des gaffeuses. Les débats qui les opposent tournent souvent au numéro de comique involontaire. Surtout quand Rick Perry, Herman Cain ou Michele Bachmann ouvrent la bouche.
Parti en flèche dans la course à la Maison Blanche, le premier enchaîne depuis les prestations catastrophiques. Début novembre, il a été incapable de répondre au présentateur de la chaîne CNBC qui lui demandait quelle agence fédérale il souhaiterait démanteler s’il venait à être élu. Face à la caméra, il est resté muet pendant cinquante-trois secondes, montre en main. Une éternité.
Mais Herman Cain n’est pas en reste. Avant d’être rattrapé par diverses affaires de harcèlement sexuel, ce novice en politique était l’un des favoris des sondages. Et puis le festival de bourdes a commencé. Cain s’est par exemple inquiété des efforts entrepris par la Chine pour se doter de l’arme nucléaire – que ce pays possède depuis près d’un demi-siècle. Mal informé, de son propre aveu, de la situation en Libye, dont il croit savoir qu’elle serait tombée « aux mains des talibans », il est en revanche intarissable sur la politique migratoire qu’il rêve de mener. Sa muraille de Chine à lui, son mur de Berlin, c’est la barrière électrifiée qu’il souhaite construire le long de la frontière avec le Mexique : plus de 3 000 km, quand même. Le tollé a été tel qu’il a été contraint de faire machine arrière. C’était « une blague », paraît-il.
Cain est inquiet : il soupçonne la Chine de vouloir se doter de l’arme nucléaire !
Quant à Michele Bachmann, elle soutient que le vaccin contre le cancer du col de l’utérus donne la trisomie 21. En campagne dans l’Iowa, début juin, elle a félicité la bourgade de Waterloo – ça ne s’invente pas ! – d’avoir donné naissance à John Wayne. Sauf que le célèbre acteur est bien né dans l’Iowa, mais pas à Waterloo, dont la seule célébrité recensée est un certain John Wayne Gacy, alias « le clown tueur », qui tua et viola trente-trois adolescents dans les années 1970 !
Même des candidats « sérieux » s’y mettent. Newt Gingrich, par exemple, l’ancien speaker de la Chambre des représentants, y est allé de son couplet contre les dangers de la charia aux États-Unis. Il est vrai que personne n’est à l’abri d’une sortie de route. Obama lui-même, à l’époque où il n’était encore que candidat, n’avait-il pas annoncé son intention de faire campagne dans les 57 (au lieu de 50) États américains ? Mais chaque chose en son temps. Pour l’instant, ce sont les républicains qui font le show.
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