RDC : Tosi Mpanu-Mpanu, un politique sur tous les fronts
Banque mondiale, diplomatie, environnement, politique, le négociateur africain en chef au sommet sur le climat a plus d’une corde à son arc.
C’est peu dire que Tosi Mpanu-Mpanu est occupé. Ce Congolais de 37 ans, qui a présidé le Groupe Afrique des négociateurs (GAN) au sommet sur le climat de Durban (28 novembre-9 décembre), est d’ailleurs arrivé sur place cinq jours après le début des discussions. Il était jusque-là retenu à Kinshasa, où il s’est porté candidat aux législatives du 28 novembre sous les couleurs du Parti démocrate chrétien (PDC). La campagne n’a pas été de tout repos : membre du camp du président sortant, Joseph Kabila, il s’est efforcé de prendre ses distances avec un bilan gouvernemental mitigé. D’autant que son passé politique l’avait plutôt habitué aux slogans des opposants du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba. C’est sous cette bannière qu’il s’était présenté (sans succès) en 2006 dans le Bas-Congo.
Au vu de la désorganisation qui a marqué le scrutin, l’attente des résultats n’a pas fini de lui donner la migraine, alors qu’il entre dans la dernière ligne droite de sa présidence du GAN, débutée à Copenhague en 2009.
"Pur produit du Congo"
Fils de Raphaël Mpanu-Mpanu Bibanda, ex-journaliste devenu homme d’affaires, il est né à Paris, mais reste « un pur produit du Congo », tient-il à préciser. Diplômé du lycée belge de Kinshasa et de la George Washington University, il débute sa carrière à la Banque mondiale. Il y restera trois ans, avant de rentrer en RDC, en 2003, pour devenir conseiller du ministre des Affaires étrangères. Il est alors en liaison régulière avec les diplomates sud-africains – il coordonne les experts de la commission mixte RDC-Afrique du Sud – et américains – comme l’attestent plusieurs câbles diplomatiques partiellement dévoilés par WikiLeaks.
Le ministère congolais de l’Environnement, auquel il est intégré en 2007, sera son tremplin vers la présidence du GAN. « Quand j’ai commencé, j’ai été très combattu par la vieille garde des négociateurs en raison de ma jeunesse, se souvient-il. Mais mon expérience diplomatique m’a été utile : aujourd’hui ce sont mes plus grands supporteurs. » Après le sommet de Durban, il passera le relais à un ressortissant d’Afrique australe. En espérant, entre-temps, avoir décroché un accord satisfaisant pour le continent.
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