Un homme sur quatre sera africain en 2050

La population mondiale devrait atteindre 9,6 milliards d’habitants, dont 2,4 milliards d’Africains en 2050, selon un récent rapport de l’Organisation des Nations unies.

La population du Nigeria pourrait dépasser celle des Etats-Unis avant 2050 © AFP

La population du Nigeria pourrait dépasser celle des Etats-Unis avant 2050 © AFP

Publié le 14 juin 2013 Lecture : 3 minutes.

La Terre comptera 9,6 milliards d’habitants en 2050. Un homme sur 4 sera africain, la Chine et l’Inde cumuleront 3 milliards d’habitants et la population du Nigéria aura dépassé celle des Etats-Unis. Voilà, entre autres chiffres décoiffants, ce que dévoile le rapport  « Révision 2012 des perspectives de la population mondiale », présenté jeudi 13 juin à New York par les Nations Unies. En dressant un tableau de la population mondiale pour le siècle à venir, cette étude met en lumière un spectaculaire basculement démographique à l’échelle de la planète. Et il n’y a plus aucun doute désormais que l’Afrique y tiendra une place conséquente.

La population mondiale actuelle devrait augmenter de près d’un milliard au cours des douze prochaines années et passer de 7,2 à 8,1 milliards d’habitants en 2025. Et en 2050 les hommes seront 9,6 milliards, estime l’ONU. « Bien que la croissance démographique mondiale ait ralenti dans son ensemble, ce rapport nous rappelle que certains pays en développement, notamment en Afrique, sont encore en croissance rapide », a déclaré Wu Hongbo, le sous-secrétaire général aux affaires économiques et sociales.

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L’Afrique sera responsable de la moitié de l’augmentation de la population mondiale d’ici à 2050.  Le nombre d’africains pourrait ainsi plus que doubler d’ici le milieu du siècle et atteindre 2,4 milliards contre 1,1 milliard aujourd’hui. L’ONU avance même le chiffre de 4,2 milliards d’habitants en Afrique à l’horizon 2100. Quoi qu’il en soit, ces prévisions confirment que le continent jouera un rôle moteur dans l’évolution et la distribution de la population mondiale au cours du siècle. Symbole de cette montée en puissance, le Nigeria fait désormais figure de futur géant mondial. Sa population pourrait dépasser celle des Etats-Unis avant 2050. Et à la fin du siècle, le pays le plus peuplé d’Afrique pourrait commencer à rivaliser avec la Chine pour le titre de deuxième pays le plus peuplé… du monde. Le rapport annonce, en outre, que la RD Congo, le Niger, l’Ethiopie, la Tanzanie et l’Ouganda seraient suceptibles de dépasser les 200 millions d’habitants en 2100.

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Cette croissance démographique vertigineuse varierait néanmoins notablement en fonction des taux de fécondité prévus dans les prochaines années. « Le rythme actuel de baisse de la fécondité dans de nombreux pays africains pourrait être plus rapide ou plus lent que ne le suggère cette expérience historique », explique John Wilmoth, directeur de la division de la population à l’ONU. « De petites différences dans la trajectoire de la fécondité au cours des prochaines décennies pourraient avoir des conséquences majeures sur la taille de la population, sa structure et sa distribution sur le long terme » ajoute le fonctionnaire international. La prévision moyenne table sur un taux de fécondité, qui passera, en Afrique, de 4,9 enfants par femme sur la période 2005-2010 à 3,1 en 2045-2050, pour atteindre enfin 2,1 en 2095-2100. L’écart entre les fourchettes hautes et les fourchettes basses, qui correspond à un demi-enfant de plus ou de moins par femme par rapport à la moyenne, impliquerait ainsi une variation de 600 millions d’habitants d’ici à 2050 et potentiellement de 3,2 milliards d’ici à 2100.

L’Inde n°1, l’Europe rétrécit

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De façon plus globale, la plus grande part de la croissance démographique  se réalisera, sans surprise, dans les régions en développement qui passeront de 5,9 milliards en 2013 à 8,2 milliards d’habitants en 2050. L’Inde deviendra le pays le plus peuplé du monde et dépassera la Chine autour de 2028. Les deux mastodontes auront alors des populations de l’ordre de 1,45 milliard de personnes. L’Europe connaitra, quant à elle, un déclin conséquent, avec une diminution de 14 % de sa population le long du siècle, quand le reste du monde (hors Afrique) grandira de 10%. La fécondité de presque tous les pays européens est maintenant en dessous du seuil de remplacement de la population à long terme (autour de 2,1 enfants par femme en moyenne). 

Après un 20ème siècle, qui a connu la baisse le plus rapide de la mortalité dans l’histoire humaine, l’espérance de vie à la naissance ne cessera pas d’augmenter. Au niveau mondial, l’ONU prévoit un âge moyen de 76 ans autour de 2050 et de 82 ans en 2100. Dans les Pays les moins avancés (PMA), qui comprennent de nombreux pays africains, l’espérance de vie à la naissance, estimée à 58 ans sur la période 2005-2010, devrait bondir jusqu’à environ 70 ans en 2050. Cette hausse, couplée à un déclin de la fécondité, devrait faire du vieillissement de la population un processus planétaire. Si le phénomène frappera particulièrement les pays développés, où l’on s’attend à une proportion de personnes âgées deux fois plus grande que celle des enfants (32 contre 16% ) en 2050, l’Afrique n’y échappera pas non plus.

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