Réseaux aériens : duel au sommet en Afrique

Davantage de vols, de sièges, de partenaires : Star Alliance devance SkyTeam au niveau continental. Mais en Afrique, beaucoup de transporteurs n’ont pas encore choisi leur camp.

Publié le 29 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Ciel africain : embouteillages à l’horizon
Issu du dossier

Ciel africain : embouteillages à l’horizon

Sommaire

Dans le ciel africain, la bataille fait rage entre deux des principales alliances de compagnies aériennes, SkyTeam et Star Alliance. Pour attirer les voyageurs, les standards de qualité doivent être irréprochables, les interconnexions optimisées, les lounges douillets et les programmes de fidélité avantageux. Mais c’est surtout à qui proposera le maximum de destinations. Fondée en 2000 par Air France, Delta Airlines, Aeromexico et Korean Air, SkyTeam a longtemps bénéficié de la présence historique de la compagnie française en Afrique ; une position dominante consolidée par l’entrée, en 2007, de Kenya Airways dans ce club très fermé qui compte aujourd’hui quinze membres. Star Alliance, sa concurrente et aînée, partait a contrario avec un retard non négligeable sur le continent. Retard qu’elle a complètement rattrapé pour se positionner aujourd’hui en leader. « Nous étions moins développés en Afrique et en Amérique latine, reconnaît Horst Findeisen, vice-président de Star Alliance. Mais peu à peu, nous comblons les vides. »

la suite après cette publicité

Ce n’est rien de le dire. Star Alliance regroupe aujourd’hui quatorze compagnies desservant l’Afrique. Avec près de 4 000 vols par semaine décollant ou atterrissant sur le continent et 543 000 sièges, elle devance d’une bonne longueur SkyTeam, qui totalise 600 vols hebdomadaires et 112 000 sièges, avec huit compagnies connectées à l’Afrique.

Équilibre fragile

Star Alliance a frappé deux grands coups en intégrant dans ses rangs South African Airways en 2006 et Egyptair en 2008. Et en décembre prochain, elle recommence l’opération avec l’arrivée d’Ethiopian Airlines, dont le réseau viendra grossir celui de l’alliance, qui gagnera un troisième hub – Addis-Abeba –, après Johannesburg et Le Caire. « Nous allons passer de 94 à 119 destinations accessibles à nos membres. Ce seront 600 000 sièges chaque semaine au départ de l’Afrique », se réjouit Horst Findeisen.

Star Alliance n’a cependant gagné qu’une bataille, semble-­t-on estimer chez SkyTeam. Et les opportunités de développement sont nombreuses qui pourraient voir l’équilibre des forces en présence se modifier. « SkyTeam est aujourd’hui en tête des ventes depuis les États-Unis et l’Europe vers l’Afrique. Et avec l’intégration récente de China Eastern et de China Airlines, SkyTeam visera la première position pour les connexions entre l’Afrique et l’Asie », promet Titus Naikuni, PDG de Kenya Airways. La porte n’est pas non plus fermée à de nouvelles compagnies africaines, loin de là, pour autant qu’elles respectent les critères drastiques d’admission. SkyTeam considère ainsi qu’Air Namibia ou Air Botswana feraient des candidates potentielles sérieuses. Du côté de Star Alliance, on a bien noté qu’Ethiopian Airlines, futur membre, était financièrement impliquée dans la création de la jeune compagnie togolaise Asky Airlines. Si Horst Findeisen estime que cette dernière n’a pas vocation à intégrer automatiquement Star Alliance, il n’exclut pas d’autres développements à court terme.

la suite après cette publicité

Le Maghreb en arbitre

« La bataille n’est pas finie. Aucune compagnie du Maghreb, notamment, n’appartient à une alliance, alors que c’est aujourd’hui indispensable pour des compagnies de cette taille », analyse Cheikh Tidiane Camara, président du conseil de surveillance d’Ectar, un cabinet de conseil spécialisé dans le secteur aérien. Quels groupements Air Algérie, Tunisair ou Royal Air Maroc, entre autres, rejoindront-elles ? Camara ne s’avance pas : « Difficile de dire qui va gagner cette lutte. » 

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Dans le même dossier

L’aérogare de Pointe-Noire, en 2009, a été pilotée par Lufthansa consulting. © Vincent Fournier pour J.A.

Transport aérien : du savoir-faire à revendre