Guinée : Alpha Condé ouvre la porte à l’opposition

Le chef de l’État guinéen Alpha Condé a convié une douzaine de leaders de l’opposition à la présidence. À quelques semaines des législatives, l’heure est enfin au dialogue.

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Publié le 29 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Tapes amicales, accolades, mots gentils… Le 15 novembre, le président Alpha Condé a tout fait pour que cette première rencontre avec ses principaux opposants se déroule sans la moindre anicroche. Dans la salle de réunion de Sékoutoureya, le palais présidentiel guinéen, le protocole avait créé une ambiance propice à la discussion : aucune table ne séparait Condé de ses hôtes, qui ont pris place sur des chaises disposées en rectangle. Très vite, le chef de l’État a planté le décor, s’excusant auprès d’eux de n’avoir pas instauré plus tôt un cadre de dialogue, et promettant de les consulter plus souvent, à l’avenir, sur les questions d’intérêt national. L’humilité du président a tout fait basculer. « Cette attitude est nouvelle », note avec satisfaction Sidya Touré, patron de l’Union des forces républicaines (UFR).

À l’image de Cellou Dalein Diallo, le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le principal parti d’opposition, tous se disent prêts à soutenir le Comité de dialogue créé par le président et dont le mode de fonctionnement devrait être rapidement défini par Mohamed Saïd Fofana, le Premier ministre, et Alhassane Condé, le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation.

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Droit de grâce

Les discussions – qui ne devraient être ni difficiles ni trop longues – porteront sur les principales revendications de l’opposition : la libération des militants arrêtés à la suite des manifestations de la fin septembre, et la relance du processus électoral. Sur le premier point, Condé a promis d’user de son droit de grâce une fois les procédures judiciaires terminées. Ce qu’il a fait pour vingt-cinq d’entre-eux le 17 novembre. Sur le second point, les deux parties sont favorables à un report des législatives, qui devaient théoriquement se tenir le 29 décembre. Reste la question qui fâche, celle du fichier électoral que Condé souhaitait réviser intégralement avant le scrutin, ce que l’opposition refuse, jugeant cette mesure trop précipitée. La résolution de ce différend constituera donc l’enjeu majeur des négociations.

Condé espère parvenir à un accord avant le premier anniversaire de son investiture, le 21 décembre, et redonner ainsi confiance aux Guinéens, qui attendent que les grandes réformes (armée, justice, code minier, réconciliation nationale, infrastructures…) soient enfin engagées. Il compte en même temps donner des gages de bonne volonté à la communauté (financière) internationale, qui commençait à s’impatienter de la lenteur du processus électoral.

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