Assainissement de l’eau : besoin pressant
Le 19 novembre, on a célébré la Journée mondiale des toilettes. L’occasion de rappeler que l’installation de services d’assainissement de l’eau reste un défi majeur en Afrique subsaharienne.
Plus de 2,6 milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à des services d’assainissement dignes de ce nom, et 884 millions (soit une personne sur huit) doivent se contenter d’une eau insalubre, s’alarme l’ONG WaterAid dans son rapport « Off-track, off-target », publié à l’occasion de la Journée mondiale des toilettes, le 19 novembre. À l’échelle planétaire, souligne le rapport, le nombre de personnes ne bénéficiant pas de ces services de base est aujourd’hui plus élevé qu’en 1990.
L’Afrique subsaharienne est de loin la région la plus concernée. L’on estime même que ses carences dans ce domaine lui coûtent près de 5 % de son PIB annuel, soit l’équivalent de l’aide que le continent reçoit chaque année. Quatre personnes sur dix n’ont pas accès à une eau propre et sept sur dix ne disposent pas de toilettes, ce qui favorise la propagation de toutes sortes de maladies. Les inégalités sont flagrantes : les pauvres ont cinq fois moins accès aux services d’assainissement que les riches et sont quinze fois plus obligés de déféquer en plein air. Les femmes, qui transportent l’eau et soignent les bébés atteints de diarrhée, sont particulièrement vulnérables aux infections. En tête de ce sinistre palmarès : le Nigeria, l’Éthiopie, la RD Congo, la Tanzanie, le Soudan, le Kenya, le Mozambique et le Ghana.
Diarrhée
Selon WaterAid, les pays concernés devraient consacrer au moins 3,5 % de leur PIB annuel à améliorer ces infrastructures. Mais seuls vingt États africains semblent en mesure de réduire leur retard de moitié d’ici à 2015, date butoir des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Ce programme, signé en 2000 par plus de cent chefs d’État réunis à New York, s’était également fixé pour but de combattre l’extrême pauvreté, la faim, le sida, les discriminations à l’égard des femmes et la mortalité infantile, qui reste un problème majeur. Chaque jour, en Afrique subsaharienne, 2 000 enfants meurent après avoir été au contact d’une eau souillée. La diarrhée, principale cause de cette mortalité, est due pour 88 % à des infrastructures inadaptées.
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