Ligue Arabe : Nabil al-Arabi es-tu là ?

Loué comme ministre des Affaires étrangères d’Égypte, Nabil al-Arabi est un secrétaire général de la Ligue arabe très, très effacé. Portrait.

Nabil al-Arabi et Hamad Ibn Jassem Al Thani, le Premier ministre qatari. © Abdelhak Senna/AFP

Nabil al-Arabi et Hamad Ibn Jassem Al Thani, le Premier ministre qatari. © Abdelhak Senna/AFP

Publié le 28 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

À 76 ans, Nabil al-Arabi avait prévu de prendre sa retraite dans le quartier huppé de Zamalek, au Caire, auprès de sa femme, de leurs trois enfants et de leurs petits-enfants. Mais après avoir dirigé le ministère égyptien des Affaires étrangères, il a hérité de responsabilités difficiles à assumer à l’heure où le monde arabe est en pleine effervescence.

Issu d’une famille de juristes (son père a été le doyen de la faculté de droit de l’université du Caire), ce spécialiste du droit international disposait au départ d’un solide capital sympathie. Nommé ministre des Affaires étrangères le 6 mars, le révolutionnaire enthousiaste réussit, en l’espace de quelques semaines, à bouleverser la diplomatie égyptienne. Il se fait remarquer en déclarant que l’Iran n’est pas l’ennemi de l’Égypte, promet le 29 avril la réouverture du terminal frontalier de Rafah et scelle le 4 mai la réconciliation historique du Hamas et du Fatah, les frères ennemis palestiniens. De quoi inquiéter Israël et les États-Unis, alliés de longue date du pouvoir égyptien, et réjouir les partisans d’une réforme de la Ligue arabe. À la mi-mai, ces derniers accueillent avec joie la nomination de ce secrétaire général dont le patronyme – qui signifie « l’Arabe » – semble prédestiné à sortir l’organisation régionale de sa léthargie.

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Maladresses

Mais ses débuts déçoivent. Même s’il a fait partie de toutes les négociations menées par son pays avec Israël, les affaires régionales constituent le talon d’Achille de ce diplomate qui a acquis une grande partie de son expérience en Occident, notamment aux Nations unies ou à la Cour internationale de justice. Les déclarations maladroites se succèdent. En juillet, après une visite chez Bachar al-Assad, il explique à des journalistes médusés que le raïs syrien lui a « promis de s’atteler aux réformes nécessaires ». De quoi conforter l’idée que la Ligue arabe est un organe sclérosé, contrôlé par les autocrates de la région.

« Arabi a été un remarquable ministre des Affaires étrangères. Mais il doit faire preuve de davantage d’autorité à la Ligue, qu’il s’agisse de la Syrie, du Yémen ou de Bahreïn. Les pays du Golfe ont plus d’influence que lui. Il est bien trop timoré », commente Salman Shaikh, directeur du centre de recherche Brookings à Doha.

L’institution passe pour être archidominée par les pays du Golfe, Qatar et Arabie saoudite en tête. Tout est discuté au Conseil de coopération du Golfe, puis imposé à la Ligue, admettent certains diplomates en poste au Caire, qui en arrivent à regretter « la poigne » d’Amr Moussa et déplorent que le nouveau secrétaire général fasse de la figuration. 

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