Universités africaines : formés à l’étranger, ils enseignent sur le continent

Ils ont étudié à l’étranger et enseignent aujourd’hui en Afrique. Zoom sur trois personnalités qui s’investissent pour le rayonnement universitaire du continent.

Achille Mbembe, Felwine Sarr et Najat El Mekkaoui de Freuitas. © AFP (à g.) / DR

Achille Mbembe, Felwine Sarr et Najat El Mekkaoui de Freuitas. © AFP (à g.) / DR

Publié le 18 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Enseignement supérieur : le guide 2011 des meilleures écoles africaines
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Enseignement supérieur : le guide 2011 des meilleures écoles africaines

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Longtemps, les professeurs africains les plus prestigieux partaient enseigner à l’étranger. Aujourd’hui, non seulement ils reviennent, mais le continent attire même des talents venus d’ailleurs. Le paysage professoral se diversifie, et on y croise désormais des universitaires formés en Afrique comme à l’étranger, des acteurs de la société civile venus sur le tard à l’enseignement ou encore des membres de la diaspora revenant au pays. Un melting-pot qui contribue au rayonnement universitaire du continent.

Achille Mbembe, star des sciences sociales (Cameroun)

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Il est monté sur les estrades des plus prestigieuses universités américaines. Aujourd’hui directeur de recherche en Afrique du Sud, à l’université du Witwatersrand (Johannesburg), Achille Mbembe est, à 54 ans, l’un des plus fameux théoriciens du postcolonialisme. Après des études supérieures en France, l’intellectuel camerounais obtient à l’âge de 32 ans un poste à l’université Columbia (New York). « Il n’y avait pas de professeur africain sur le campus. Très souvent, on me prenait pour un étudiant, se souvient-il. Mais après dix ans d’enseignement, je me suis dit qu’il fallait que je rentre en Afrique ou que j’arrête d’en parler. » En 1996, il pose ses valises à Dakar, avant de rejoindre Johannesburg. « Ici se tisse une culture « afropolitaine ». Je voulais être partie prenante de ce moment historique. »

Felwine Sarr, génial touche-à-tout (Sénégal)

Difficile de cerner ce professeur d’économie, écrivain, musicien reconnu et fan d’arts martiaux. « Au fond de moi, je voulais étudier les lettres, mais la pression familiale était trop forte », explique ce Sénégalais de 39 ans. Pendant son doctorat à l’université d’Orléans (France), il joue dans un groupe de reggae, Dolé, qui donne 500 concerts et sort deux albums, avant de rentrer au pays. Aujourd’hui professeur à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis, il a publié deux romans ces dernières années, Dahij et 105 rue Carnot, et refondé un groupe de chansons à texte. Récemment invité à l’université Columbia (New York) par le professeur de philosophie Souleymane Bachir Diagne – qui a mis son roman au programme –, cet expert des politiques budgétaires y a passé un mois comme intervenant en littérature francophone. « J’aime l’approche pluridisciplinaire », dit-il.

Najat El Mekkaoui de Freitas, binationale engagée  (Maroc)

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Née au Maroc, Najat El Mekkaoui est arrivée très jeune en France, où elle a fait toutes ses études jusqu’à son doctorat à Paris-Dauphine. « Mes contacts avec le Maroc ont longtemps été réduits aux périodes estivales. Je n’ai commencé à travailler avec des collègues marocains qu’en 2005, comme consultante pour la Banque mondiale », explique cette spécialiste des systèmes de protection sociale et de retraite. Petit à petit, elle tisse des liens avec le milieu académique local qui l’amènent à mettre en place un master à l’université Mohammed-V-Agdal (Rabat) en 2008, puis des programmes de recherches à l’Institut national de statistique et d’économie appliquée (Insea), et sans doute bientôt un autre master à l’Université internationale de Rabat. « Ça ne va pas changer le monde, mais ça peut y contribuer », s’enthousiasme cette universitaire franco-marocaine qui vient d’être nommée au tout nouveau Conseil national des droits de l’homme.

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