CPI : la Gambienne Fatou Bensouda favorite pour succéder à Moreno-Ocampo
La femme de loi gambienne Fatou Bensouda pourrait succéder à Luis Moreno-Ocampo au poste de procureur général de la Cour pénale internationale (CPI). Le juge tanzanien Mohamed Chande Othman est également candidat.
Forte d’un parcours exemplaire, Fatou Bensouda, la cinquantaine élégante, est donnée favorite pour succéder à Luis Moreno-Ocampo, procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), dont le mandat s’achève en juin 2012. Cette femme de loi gambienne fait partie des quatre personnalités sélectionnées par le comité chargé du recrutement du prochain procureur qui a examiné les dossiers de cinquante-deux candidats. Ont également été retenus Robert Petit, un expert canadien des crimes de guerre, le Britannique Andrew Cayley, coprocureur du tribunal chargé de juger les Khmers rouges, et le juge tanzanien Mohamed Chande Othman.
Fatou Bensouda dispose de plusieurs atouts. D’abord sa parfaite connaissance des institutions judiciaires internationales et des grands dossiers. Avant de rejoindre, en 2004, la CPI, où elle occupe depuis le poste de procureure adjointe, elle fut conseillère juridique et substitut du procureur au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), à Arusha, en Tanzanie. Le fait qu’elle soit une femme et son origine africaine jouent aussi en sa faveur. Bien qu’encouragées, les candidatures féminines ne sont pas légion. Et, de l’avis de plusieurs États, africains en particulier, il est normal que la CPI soit dirigée par un professionnel du continent puisque la majorité des procédures le concernent (RDC, Darfour, Côte d’Ivoire…).
"Promotion pour toutes les africaines"
Lors du dernier sommet de l’Union africaine (UA), fin juin, à Malabo (Guinée équatoriale), un lobbying intense avait d’ailleurs été mené par la Gambie en faveur de la candidature de Fatou Bensouda, rapporte un officiel gambien. Selon lui, si elle est élue lors de la prochaine session de la CPI, prévue à New York du 12 au 21 décembre, ce sera une « promotion pour toutes les femmes africaines et une grande fierté pour l’Afrique ».
À Banjul, la capitale gambienne, où elle a occupé de hautes fonctions (procureure générale, ministre de la Justice) entre 1987 et 2000, son entrée en lice a été saluée par la presse. Diplômée en droit maritime international et en droit de la mer, Fatou Bensouda a été, en outre, la première experte de Gambie en droit maritime international.
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