Le G20 s’ouvre aux citoyens

Ministre français auprès du ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et euro­péennes, chargé de la Coopération

Publié le 2 novembre 2011 Lecture : 3 minutes.

Un récent sondage AFD-Ifop indique que six Français sur dix approuvent l’aide de la France aux pays pauvres et sont favorables au maintien de cette aide malgré les difficultés budgétaires que les pays du Nord rencontrent actuellement. La France, de longue date, s’est engagée de façon résolue pour le développement. En 2010, avec un record de 12 milliards de dollars d’aide, elle était le troisième contributeur mondial. C’est donc pour moi un grand encouragement de savoir que nos compatriotes souhaitent que soit poursuivie notre politique de solidarité internationale, même si celle-ci doit être toujours plus exigeante sur les priorités de son aide, l’efficacité de son action et la qualité de ses projets.

Le monde connaît de profondes mutations politiques et économiques : réveil démocratique des peuples, crise financière et budgétaire dans les pays du Nord, accroissement des inégalités partout dans le monde, famine dans la Corne de l’Afrique, etc. Des tensions qui rebattent les cartes des équilibres économiques, politiques, sociaux et environnementaux.

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Dans ce contexte, la question du développement est primordiale. Les politiques de coopération internationale ne peuvent plus être limitées à un transfert de fonds du Nord vers le Sud. Elles sont aujourd’hui une arme majeure pour résoudre les crises, mais aussi pour rééquilibrer les rapports des forces, réduire les inégalités, relancer la croissance et, plus généralement, imaginer ensemble une mondialisation maîtrisée et un monde plus prospère et plus stable, au Sud comme au Nord.

Les politiques de développement acquièrent une dimension qui dépasse les seuls impératifs de solidarité. Bâtir une croissance durable et équilibrée exige une coopération étroite entre pays industrialisés, émergents et en développement. C’est ce que nous nous efforçons de faire. La France préside cette année le G20, première enceinte de coopération économique internationale, qui représente 80 % de la population mondiale et les deux tiers de son PIB. Elle a fait du développement une priorité. Nous avons

« Imaginer ensemble, au Sud comme au Nord, une mondialisation maîtrisée, un monde plus prospère et plus stable.

organisé le 23 septembre à Washington la première réunion ministérielle du G20 sur le développement, avec autour de la table près de cinquante ministres du Développement et des Finances, qui ont proposé une série de solutions concrètes, notamment dans les domaines de la sécurité alimentaire et du financement des infrastructures.

 Le développement est l’affaire de tous. Plus peut-être que dans n’importe quel autre domaine, la société civile est généreuse et mobilisée. C’est pourquoi j’ai voulu réunir, le 21 octobre, un G20 Développement ouvert aux citoyens. Mon souhait a été de rassembler ONG, entreprises, lycéens et étudiants, organisations professionnelles, institutions internationales, hommes politiques et parlementaires, experts et intellectuels, journalistes et blogueurs, afin d’étudier les propositions du G20, d’engager un débat ouvert, de recueillir les avis de chacun, et de passer le relais au-delà des pays membres du G20.

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Car le développement ne se fabrique pas entre quelques pays riches, entre quelques ministres et dirigeants de banques multilatérales. Les propositions opérationnelles formulées par le G20 Développement concernent avant tout les pays qui n’en sont pas membres. Il m’a donc également semblé indispensable d’ouvrir le G20 aux représentants des gouvernements et de la société civile des pays du Sud afin que chacun, en France, en Europe, en Afrique et ailleurs, puisse s’approprier ses idées et ses projets. Chacun peut contribuer à façonner le monde dans lequel il veut vivre demain.

Je suis persuadé que, pour favoriser le développement et maîtriser la mondialisation, le repli sur soi n’est pas envisageable. Il faut écouter, échanger, créer de la cohésion, proposer ensemble des solutions afin de fabriquer plus d’équité entre les peuples et de construire un monde dans lequel chacun, dans chaque pays, quelles que soient la langue, la latitude ou l’origine sociale, puisse vivre dignement et se sentir bien. J’espère que notre G20 Développement aura pu être ce battement d’ailes de papillon qui contribue à faire avancer les idées du progrès et du développement. Je fais la promesse de relayer le fruit de cette rencontre au sommet de Cannes, début novembre.

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