France – Vénézuéla : l’ultime procès de Carlos
Condamné à la perpétuité en 1997 pour meurtre, l’ex-« révolutionnaire » vénézuélien Carlos est cette fois jugé pour complicité dans des attentats. Son procès a débuté lundi 7 novembre à Paris.
À 62 ans, le Vénézuélien Ilich Ramírez Sánchez, alias Carlos, est jugé devant la Cour d’assises spéciale de Paris, du 7 novembre au 16 décembre. Cette fois pour « complicité » dans quatre attentats à la bombe, en France, en 1982 et 1983, qui ont fait onze morts. Selon l’accusation, il les aurait commandités pour obtenir la libération de sa compagne Magdalena Kopp et de Bruno Bréguet, deux « camarades » de son Organisation des révolutionnaires internationalistes (ORI), arrêtés à Paris en février 1982. « C’est un procès de propagande basé sur du vent, c’est-à-dire sur des notes des services de renseignements des pays du pacte de Varsovie, réplique Me Isabelle Coutant-Peyre, son épouse et avocate. On veut continuer à détruire l’image de Carlos. »
Arrêté en 1994 à Khartoum par le contre-espionnage français – il a déposé plainte le 7 octobre 2011 pour « enlèvement » –, Carlos a déjà été condamné à perpétuité par la justice française en 1997 pour le meurtre, en 1975, à Paris, de deux policiers de la DST et d’un indicateur. Toujours en 1975, il avait réalisé son plus gros coup, aujourd’hui prescrit : la prise en otages des ministres du Pétrole de l’Opep à Vienne (Autriche), qu’il dit commanditée par Kadhafi.
Grève de la faim
Détenu à la maison d’arrêt de Poissy dans une cellule individuelle, il consacre ses journées aux promenades et à la lecture assidue de la presse, dont Jeune Afrique. Selon son avocate, « il ne peut même pas préparer sa défense puisqu’il n’a pas les CD-ROM avec les dossiers et que son ordinateur ne fonctionne pas ». D’autant que, après avoir été transféré, le temps du procès, au carré VIP de la prison de la Santé le 26 septembre, il a été placé en isolement le 18 octobre pour avoir été trop disert – il a récemment accordé deux interviews à la presse française. Le « révolutionnaire professionnel » a décidé d’entamer une grève de la faim. Réagissant à la diffusion, les 20 et 21 octobre, du téléfilm Carlos, d’Olivier Assayas, Me Coutant-Peyre a jugé « scandaleux que l’État français, à travers l’une de ses chaînes publiques, diffuse deux semaines avant son procès aux assises une série à charge ».
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