Zambie : Guy Scott, le fils d’immigré britannique devenu vice-président
Le nouveau chef de l’État zambien choisit Guy Scott, un Blanc, fils d’immigré britannique, pour vice-président.
Est-ce un pas en avant, ou une régression ? Après avoir réussi la deuxième alternance pacifique de son histoire, la Zambie a fait d’un Blanc son vice-président. Pour l’intéressé, Guy Scott, nommé le 29 septembre par le chef de l’État, « les mentalités changent. Les gens ont arrêté de ruminer sur les méfaits de la colonisation ». Numéro deux de l’État, il pourrait même devenir président si Michael Sata, 74 ans, élu le 20 septembre, venait à ne pas finir son mandat. Depuis les élections multiraciales de 1994 en Afrique du Sud, c’est une première en Afrique subsaharienne. Mais notre homme est fait d’un tout autre bois que les durs du régime de l’apartheid.
Franc-parler
Né en 1944 dans la Rhodésie du Nord d’alors, fils d’un immigré britannique anti-impérialiste, il voit son destin définitivement lié à celui de la Zambie avec l’indépendance, en 1964. Ses études à Cambridge terminées, il rentre au pays pour devenir haut fonctionnaire au ministère des Finances. Après avoir géré une exploitation agricole, Scott, qui maîtrise le bemba, la langue de l’ethnie majoritaire, revient à la politique en 1990 au sein du Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD). Dans la foulée, le parti remporte les élections face au père fondateur, Kenneth Kaunda, et Scott devient ministre de l’Agriculture. Sous les couleurs de l’opposition, qu’il a rejointe en 2001, il est élu député de Lusaka en 2006. Mais certaines saillies de cet homme réputé pour son franc-parler jettent le trouble. « Les gens sont nostalgiques, pas de l’exploitation et de la division, mais des niveaux de vie de l’époque coloniale, a-t-il récemment déclaré au Guardian. Quand vous alliez à l’hôpital, il y avait des médicaments ; quand vous alliez à l’école, il y avait des livres ; quand vous alliez au magasin, il y avait des produits. »
Le nouveau vice-président zambien a gardé des liens étroits avec la Grande-Bretagne. Ses enfants sont retournés y vivre, comme la plupart des Blancs (qui représentent moins de 0,5 % de la population). Ni vestige d’un passé qu’on aimerait révolu ni précurseur d’une nouvelle tendance, Guy Scott pourrait demeurer une exception.
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