Mali : « Tessalit connection » avec Deity Ag Sidimou
Proche d’Aqmi et recherché par l’Algérie, le député malien de Tessalit (nord), Deity Ag Sidimou, pourrait être privé de son immunité.
Le 3 octobre, jour d’ouverture solennelle de la session d’automne de l’Assemblée nationale malienne, l’absence du député de Tessalit, Deity Ag Sidimou, aurait pu passer inaperçue. La présence d’un hôte de marque, Hama Amadou, président de l’Assemblée nationale nigérienne, ou l’énoncé de l’agenda chargé de la session – sur lequel figurent, entre autres, la réforme de la loi électorale et le si controversé code des personnes et de la famille –, auraient pu faire diversion. Ce ne fut pas le cas. La faute à un juge algérien. L’Assemblée nationale étudie en effet la requête du magistrat instructeur du tribunal de Ouargla, qui demande la levée de l’immunité parlementaire d’Ag Sidimou, soupçonné de faire « partie d’un réseau de trafic de drogue impliqué dans l’acquisition et la vente de 500 kilogrammes de cannabis » entre l’Algérie, le Mali et le Niger.
Aveux circonstanciés
Élu en 2007 sur une liste de l’Union pour la République et la démocratie (URD, la formation de Soumaïla Cissé), Deity Ag Sidimou, 43 ans, est passé en 2010 chez les rivaux du Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES). Mal lui en a pris. L’URD, seconde force du pays, aurait pu faire bloc derrière son élu. Ce ne sera pas le cas du PDES, empêtré dans une grave crise interne.
Quoi qu’il en soit, Ag Sidimou semble être dans de beaux draps. Ses complices présumés, interpellés par la justice algérienne, auraient fait des aveux circonstanciés, donnant des détails sur l’implication du député de Tessalit, ville de l’extrême Nord malien, aux confins de l’Algérie. Circonstance aggravante, il avait déjà été cité dans de nombreuses affaires liées aux trafics de drogue et de cigarettes. En outre, ses relations avec les salafistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), avec lesquels il aurait négocié durant les différentes prises d’otages occidentaux, sont pour le moins ambiguës.
Interpellé, il y a quelques semaines, en Algérie, Ag Sidimou n’avait dû son salut qu’à son statut de parlementaire étranger. Une immunité désormais menacée.
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