Celles par qui les scandales arrivent

Fawzia Zouria

Publié le 14 octobre 2011 Lecture : 2 minutes.

Avouez qu’un vent de panique souffle sur les hommes depuis que les filles se sont mises à tout balancer aux flics. Mais qu’est-ce qui vous prend donc, les nanas ? Pas un jour sans que l’une de vous ne frappe à la porte d’un tribunal pour déposer plainte ou signer des aveux, mettant dans l’embarras, parfois sous les verrous, conjoints, amants, ou agresseurs présumés. Ce n’est pas là une impression, il suffit de lire les journaux et les comptes rendus des procès pour découvrir les dépositions édifiantes faites par les Nafissatou, les Tristane, les Nicola (ex-épouse Takieddine) et les princesse de Yougoslavie – sans compter les Claire (Thibout) et les Isabelle (Prévost-Desorez) dans l’affaire Bettencourt. Elles y vont toutes, avec les noms de leurs accusés en bandoulière, les Strauss-Kahn, Takieddine et autres Gaubert, dont elles nous livrent les tractations, les commissions tout autant que les travers sexuels.

Première question : pourquoi ELLES accusent ? Il y a lieu de penser qu’il s’agit tout simplement d’une prise de parole féminine décomplexée, la preuve qu’ils sont révolus les temps des « Marie-couche-toi-là » et des « Tais-toi-Bécassine ». On ne peut plus contraindre les femmes au silence, ni les punir pour atteinte à l’honneur des mâles. Elles ont envie de dire ce qu’elles ont sur le cœur et sur le corps. En vain essaiera-t-on de leur faire porter le chapeau : les victimes, ce sont elles.

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Autre question, simple : si ce n’est pas par goût du bavardage – ce défaut qui leur colle à la réputation –, les femmes balancent-elles par goût de l’argent ? Les accusatrices s’en défendent. C’est moins l’appât du gain qui aurait motivé Nicola Johnson que sa réaction contre un milliardaire d’époux qui souffrait d’avarice. C’est l’attitude d’un Thierry Gaubert qui traitait son épouse en blonde idiote, croyant la tenir hors du cercle de la politique occulte où seuls les hommes savent officier, c’est connu.

Dernière question : ces épouses ou jeunes filles mesurent-elles l’effet de leurs déclarations ? Là, il faut bien réfléchir avant de répondre. Il se peut qu’elles se situent exclusivement sur le terrain du privé et que ce ne soit que les bobos du cœur. Comme il se peut que, à l’instar de Monsieur Jourdain, elles fassent de la politique sans le savoir, ou presque…Le fait est que le duo Diallo-Banon a ruiné la carrière de DSK et laissé le Parti socialiste français orphelin de son mentor. Les confessions de Mme Takieddine ont précipité dans la tourmente les financiers des campagnes électorales et, dans l’affaire Karachi, les témoignages de la princesse de Yougoslavie risquent de faire des dégâts jusqu’au plus haut sommet de l’État. Que Mmes Bourgi et Djouhri se mettent à parler et c’est la cata !

Morale : à défaut d’occuper une place centrale dans la politique et, plus généralement, dans les affaires du monde, les femmes ont la capacité de dévier le cours des événements et de peser sur la marche de l’Histoire. Soit un scénario vieux de vingt siècles : pendant que Dieu et Adam menaient, d’homme à homme, les tractations en vue d’un paradis éternel, Ève précipita la chute. 

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