Centrafrique : les rebelles s’affrontent pour le contrôle du diamant
Deux rébellions s’affrontent pour le contrôle du très lucratif trafic de diamants, dans l’Est de la Centrafrique. Bilan : près de 60 morts en un mois.
À Bangui, le gouvernement compte les morts – probablement une soixantaine depuis le 11 septembre, affirme-t-on de source diplomatique. Difficile d’être plus précis. « Les combats ont éclaté dans la ville de Bria, dans la préfecture de la Haute-Kotto [dans l’Est de la Centrafrique, NDLR], poursuit la même source. C’est une région troublée, que les autorités n’ont de toute façon pas les moyens de contrôler. » Plusieurs témoignages ont fait état de la mort du sous-préfet d’Ouadda, une localité située au nord de Bria.
Les affrontements ont opposé deux anciens groupes rebelles : l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) et la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP). En 2008, l’UFDR a signé un accord de paix avec le gouvernement, à Libreville. Quant à la CPJP d’Abdoulaye Hissène, elle a accepté un cessez-le-feu, en juin dernier, et souhaiterait à son tour parapher l’accord de paix global.
Théoriquement, ni l’UFDR ni la CPJP ne sont donc en rébellion active contre les autorités, mais elles n’ont pas désarmé et s’affrontent pour le contrôle des gisements de diamants de la région (selon les chiffres du processus de Kimberley, qui tente de mettre fin au commerce des diamants des conflits, le trafic illégal de pierres représente 30 % des exportations centrafricaines).
Brutalité
« À cette rivalité quasi territoriale, explique Thierry Vircoulon, directeur Afrique centrale d’International Crisis Group (ICG), se greffent des relents ethniques, l’UFDR étant majoritairement composée de Goulas et la CPJP de Rongas. » L’UFDR, notait déjà ICG dans un rapport publié en décembre 2010, est depuis au moins 2006 une source d’insécurité dans la région ; elle rançonne les collecteurs et est, de fait, devenue une milice goula ; la CPJP s’est formée en réaction à sa brutalité, avant de devenir une rébellion à part entière.
Accusé par la presse centrafricaine d’avoir manqué de réactivité (une trentaine d’hommes ont été – tardivement – envoyés à Bria), le président François Bozizé a affirmé qu’il n’était « en rien responsable de ces combats ». Le gouvernement s’est par ailleurs voulu rassurant et a annoncé, le 29 septembre, la signature prochaine d’un cessez-le-feu entre les deux factions rebelles.
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