Présidentielle camerounaise : les principaux outsiders de Paul Biya
John Fru Ndi, Anicet Ekanè, Paul Ayah Abine, Esther Dang, Garga Haman Adji, Bernard Muna, Édith Kah Walla, Adamaou Ndam Njoya, Jean-Jacques Ekindi : neuf noms, neuf outsiders qui n’ont que peu de chance de l’emporter face au président sortant lors de l’élection présidentielle du 9 octobre au Cameroun. Mais qui prennent date pour l’après-Biya.
Présidentielle camerounaise : Paul Biya, jusqu’à quand ?
John Fru Ndi, 70 ans, homme d’affaires, candidat du Social Democratic Front (SDF)
L’éternel challengeur de Paul Biya se dit prêt pour un nouveau défi. L’ancien chantre du « Biya must go » a fait la paix avec son rival, qu’il a rencontré plusieurs fois depuis leur premier entretien de décembre 2010. Seulement, le Chairman semble ne plus avoir le feu sacré. Après avoir appelé au boycottage des inscriptions sur les listes électorales, il a changé d’avis avant de déposer sa candidature. Pour lui, ce devrait être l’ultime élection présidentielle.
Anicet Ekanè, 60 ans, responsable politique, candidat du Manidem
Ekanè peut remercier la Cour suprême, qui a annulé le rejet de sa candidature par Elecam pour défaut de présentation du certificat d’imposition. Cet ancien étudiant de l’École supérieure de commerce de Lille a été de tous les combats de l’opposition depuis l’avènement du multipartisme.
Seul représentant du courant de la mythique Union des populations du Cameroun (UPC), il espère faire mieux que le résultat de 1 % obtenu en 2004.
Paul Ayah Abine, 61 ans, magistrat, candidat du People’s Action Party (PAP)
Quelle mouche a donc piqué ce député RDPC sans histoires ? Abine a refusé de voter en mars 2008 la modification constitutionnelle qui permettait au chef de l’État de briguer un nouveau mandat. L’élu anglophone de la Manyu (Sud-Ouest) ne s’est pas arrêté là : il a coupé les ponts avec le parti de Paul Biya, dont il dénonce la mauvaise gouvernance. Il milite pour le retour au fédéralisme à dix États.
Esther Dang, 66 ans, économiste, candidate du Bloc pour la reconstruction et l’indépendance économique du Cameroun (Bric)
Elle a claqué la porte du parti au pouvoir en janvier 2010. Docteur en économie à Paris-I, la native du Mbam-et-Inoubou (Centre), un département favorable à Paul Biya, a été, de 1990 à 2003, la patronne de la Société nationale d’investissement (SNI). Pour sa première compétition électorale, la discrète Dang pourrait surtout pâtir d’un déficit de notoriété.
Classé au quatrième rang à l’issue de la présidentielle de 2004 (3,73 % des suffrages), l’éruptif ancien ministre de la Fonction publique, héraut de la lutte anticorruption, qui avait démissionné du gouvernement en août 1992, n’a pas renoncé. Cet homme à poigne, natif de Maroua (Extrême-Nord), est un personnage ambigu, à la fois détesté par les opposants et surveillé par le régime pour son caractère imprévisible.
Bernard Muna, 71 ans, avocat, Alliance des forces progressistes (AFP)
« Paul Biya doit des comptes aux chômeurs trentenaires nés alors qu’il s’installait au pouvoir. » L’ancien procureur du Tribunal pénal international pour le Rwanda, transfuge du SDF, ne ménage pas le président sortant. Si sa stature internationale et son fort potentiel sont unanimement reconnus, ses détracteurs rappellent que, en dépit de son patronyme, il a perdu les seules élections auxquelles il a participé, les législatives, dans son fief de Mbengwi, dans le Nord-Ouest.
Édith Kah Walla, 46 ans, chef d’entreprise, Cameroon People’s Party (CPP)
Dynamique et pur produit des médias, l’activiste Kah Walla est à la pointe des manifestations contre le régime. Originaire de Bali-Nyonga par son père et de Pinyin (Nord-Ouest) par sa mère, mais née au Nigeria, elle bénéficie d’un réel capital sympathie, en particulier auprès des jeunes. Mais elle doit aussi sa notoriété à un parti qu’elle a quitté en 2010, le SDF de Fru Ndi.
Adamou Ndam Njoya, 69 ans, universitaire, Union démocratique du Cameroun (UDC)
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Écrivain et membre de diverses organisations internationales, le prince bamoun est connu au Cameroun. Vice-ministre des Affaires étrangères à 33 ans, en 1975, membre de tous les gouvernements jusqu’en 1982, il est l’actuel maire de Foumban (Ouest). Candidat de la coalition de l’opposition pour la présidentielle de 2004, il avait obtenu 4,7 % des voix.
Jean-Jacques Ekindi, 66 ans, polytechnicien, Mouvement progressiste (MP)
Bien que connu pour ses coups de gueule contre le régime, la rumeur le donne souvent entrant au gouvernement. La faute sans doute à son passé au RDPC, qu’il a quitté en 1991. Son principal reproche à Paul Biya, qu’il affronte pour la troisième fois : ne pas en faire assez pour lutter contre la corruption et ne pas être suffisamment présent. À l’image de Bernard Muna, ce natif de Douala est un candidat à fort potentiel, mais desservi par un parti dont il est le seul député et qui n’a que quelques conseillers régionaux.
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