George Wright, Black Panther prise au piège

Activiste africain-américain, condamné pour meurtre, George Wright a été capturé au Portugal, après quarante et un ans de cavale. Retour sur un destin hors du commun.

George Wright, photographié lors de son arrestation, en 1963. © Ho New/Reuters

George Wright, photographié lors de son arrestation, en 1963. © Ho New/Reuters

Publié le 6 octobre 2011 Lecture : 2 minutes.

Dans sa coquette villa de la côte portugaise, José Luis Jorge Dos Santos, 68 ans, vivait tranquillement avec sa femme et ses deux enfants. Aussi, le 26 septembre, lorsque des policiers débarquent pour l’arrêter, ses voisins, qui le trouvaient charmant et le présumaient d’origine angolaise, tombent des nues. L’examen des empreintes digitales est formel : il s’agit de George Wright, un criminel, ancien activiste et pirate de l’air en cavale depuis quarante et un ans. Le FBI, qui travaillait en collaboration avec la police portugaise, avait ressorti ce dossier poussiéreux en 2002, pour reprendre l’enquête au début.

En 1962, Wright a 19 ans et déjà quelques vols à main armée à son actif. Mais un soir, tout dérape : lors du braquage d’une station-service dans le New Jersey, le jeune Africain-Américain abat le gérant, un vétéran de la Seconde Guerre mondiale. Condamné à trente ans de prison (dont quinze incompressibles), il s’évade en 1970 de la prison de Leesburg (New Jersey) avec trois autres détenus. Il refait surface à Detroit, où il s’engage dans l’Armée de libération des Noirs.

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Rançon

Composé en majorité d’ex-Black Panthers, ce groupe clandestin prône la lutte armée au nom de la « libération du peuple noir aux États-Unis ». La cellule prépare un gros coup : en 1972, en soutane et sous une fausse identité, Wright et ses acolytes détournent un avion, qui assurait la liaison Detroit-Miami. Pour libérer les 86 passagers, ils réclament une rançon de 1 million de dollars et, afin de s’assurer qu’ils ne seront pas armés, exigent que les policiers l’apportent en maillot de bain. Les compères s’envolent ensuite pour Alger.

À l’époque, l’Algérie de Houari Boumédiène abritait Eldridge Cleaver, un dirigeant des Black Panthers, ainsi qu’une dizaine de membres du mouvement, traqués par le FBI et la CIA.

En 1976, les complices de Wright sont arrêtés à Paris, mais ce dernier s’est une nouvelle fois évanoui dans la nature. La suite de ses péripéties est mal connue. En 2002 et pendant neuf ans, une force spéciale conjointe de la police de New York et du New Jersey mène une enquête minutieuse, qui les conduit près de Lisbonne. Les États-Unis ayant demandé son extradition, Wright pourrait finir de purger sa peine à l’ombre d’une prison américaine, loin du soleil portugais.

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