Belgique : sortie de crise ?
Après des mois de négociations infructueuses, l’un des principaux obstacles à la formation d’un gouvernement en Belgique a été surmonté le 15 septembre. Il en reste d’autres.
Privée de véritable exécutif depuis les élections législatives de juin 2010, la Belgique a fait un premier pas, encore timide, vers la réconciliation entre francophones et Flamands. Sous la houlette d’Elio Di Rupo, le socialiste francophone pressenti comme Premier ministre, les négociations entre les deux communautés, représentées par huit partis, piétinaient depuis des mois. Dans la nuit du 14 au 15 septembre, après des heures de discussions, elles ont, contre toute attente, abouti sur l’un des dossiers les plus complexes et les plus conflictuels : la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV), un regroupement majoritairement francophone de cinquante-quatre communes à cheval sur le Brabant flamand et la région de Bruxelles-Capitale – c’est à la fois un arrondissement judiciaire et une circonscription électorale. Le sujet divise les deux communautés depuis cinquante ans…
La presse belge a salué la « maîtrise incroyable » de Di Rupo. De fait, après l’annonce de la démission d’Yves Leterme, le Premier ministre qui, depuis quinze mois, expédiait les affaires courantes (il sera nommé avant la fin de l’année secrétaire général adjoint de l’OCDE, à Paris), Di Rupo a habilement dramatisé la situation. Ce qui a eu pour effet de précipiter le retour de vacances du roi Albert II. Puis de convaincre les négociateurs « d’adoucir leurs postures ». Et d’accepter ce que, la veille encore, ils refusaient obstinément.
Nœud pap’
D’autres questions restent en suspens, notamment celle de nouveaux transferts de compétences vers les régions – et du financement de l’opération. Les plus optimistes ne désespèrent pas qu’un gouvernement puisse être constitué à relativement brève échéance. Nul doute que Di Rupo, qui arbore en toutes circonstances un nœud papillon du plus bel effet et qu’un sondage publié le 17 septembre par le quotidien Le Soir désigne comme le « Wallon le plus influent », continuera de jouer un rôle central dans les négociations. Si celles-ci venaient à échouer, une dissolution des Chambres et la convocation de nouvelles élections deviendraient inévitables. Grand vainqueur des législatives de juin 2010, le N-VA (Alliance néoflamande) est aujourd’hui crédité de 40 % des intentions de vote. Ce parti nationaliste flamand – qui ne participe évidemment pas aux négociations – est de plus en plus ouvertement favorable à l’éclatement du pays.
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