Afrique du Sud : Peter De Villiers, haut en couleur

Réputé pour son tempérament d’airain, le premier entraîneur noir de l’équipe sud-africaine des Springboks est à l’origine d’une nouvelle polémique.

Peter De Villiers estime que le haka a été galvaudé. © Reuters

Peter De Villiers estime que le haka a été galvaudé. © Reuters

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 3 octobre 2011 Lecture : 2 minutes.

Par les esclandres qu’il provoque régulièrement, son tempérament rappelle celui d’un première ligne. De fait, sans force de caractère, comment aurait-il pu s’imposer dans le rugby sud-africain, bastion de la culture blanche afrikaner ? Reste que lorsqu’il jouait, Peter De Villiers, 1,65 m, était demi de mêlée, un poste de stratège.

Franchise instinctive ou provocation calculée ? À chacune de ses déclarations retentissantes, on peut se poser la question. C’est en Nouvelle-Zélande, se déroule la Coupe du monde, qu’il a commis la dernière en date. « Pour moi, il y a trop de haka dans l’air, a-t-il déclaré à un journal local à propos de la danse guerrière exécutée par les All Blacks avant leurs matchs. […] Selon moi, il perd de sa force. »

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La nomination du premier entraîneur noir des Springboks était déjà placée sous le signe de la polémique. Pas facile de succéder à un Jake White (ça ne s’invente pas) auréolé du titre de champion du monde 2007. Surtout quand la planche a été savonnée par le président de l’Union sud-africaine de rugby (Saru), Oregan Hoskins, qui avait alors « reconnu » qu’il n’y avait pas « uniquement des questions de rugby » derrière le choix de De Villiers, citant notamment « l’objectif de la transformation ». En clair, il y a eu discrimination positive.

Pourtant, « Div », comme le surnomment les Sud-Africains, avait déjà fait ses preuves en tant que coach en remportant deux titres internationaux : la Coupe du monde des moins de 21 ans en 2005 et la Coupe des nations 2007 avec l’équipe B. Pour son premier tournoi, en 2008, à la tête des « Boks », le natif de Paarl, dans la banlieue du Cap, sélectionne plus d’un tiers de joueurs non blancs. Du jamais vu ­jusque-là. Puis, en juin 2009, il invoque le racisme pour défendre l’un de ses joueurs. « En Afrique du Sud, avait-il déclaré, quand quelqu’un amène sa voiture chez un garagiste noir et que celui-ci se plante, il n’y retourne jamais », ajoutant que les Blancs, eux, avaient droit à une seconde chance.

Avec les bons résultats sportifs, les critiques ont baissé d’intensité. La Coupe du monde offre à De Villiers, 54 ans, l’occasion de les faire taire définitivement.

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