Arabie Saoudite : un émir en ligne de mire

Accusé d’avoir drogué et violé une mannequin en 2008 à Ibiza, le prince saoudien Al-Walid Ibn Talal nie les faits.

Le Saoudien est connu pour défendre les droits des femmes. © Farah Abdi Warsameh/Sipa

Le Saoudien est connu pour défendre les droits des femmes. © Farah Abdi Warsameh/Sipa

ProfilAuteur_LaurentDeSaintPerier

Publié le 23 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Al-Walid Ibn Talal Ibn Abdul Aziz Al Saoud, 56 ans, n’est pas un prince saoudien comme les autres. Sa fortune, la 26e mondiale selon Forbes, il l’a faite plus qu’il ne l’a reçue. Dans la famille wahhabite, ce « Warren Buffet arabe » est un progressiste dans les gènes : son père a connu la disgrâce pour avoir demandé des élections en Arabie saoudite. Mais le philanthrope éclairé va faire l’objet d’une commission rogatoire de la justice espagnole : accusé de viol depuis 2008, il sera convoqué pour interrogatoire devant la juge Carmen Martin Montero.

L’accusé aurait appris les détails de la vilaine affaire dans le New York Times du 14 septembre. Soraya, une top-modèle alors âgée de 20 ans, l’accuse de l’avoir droguée en boîte de nuit, avant de l’entraîner sur son yacht et de la violer, en 2008, à Ibiza. La plainte, déposée le lendemain par la jeune femme, a été suivie d’examens médicaux qui ont décelé des traces de sperme et d’anxiolytique. Mais aucun signe de violence n’a été relevé, ce qui a amené la juge Montero, du tribunal d’Ibiza, à classer la plainte sans suite en juillet 2010. Saisie en appel, la cour régionale des Baléares a, au contraire, estimé les indices suffisants et ordonné au juge de reprendre l’enquête, un an plus tard.

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Imposteur

Le 14 septembre, la Kingdom Holding Company, sa société d’investissement, publie un communiqué qui réfute les accusations : « Non seulement le Prince Al-Walid n’était pas à Ibiza en 2008, mais il n’y est pas allé depuis plus de dix ans. » Il suggère qu’un imposteur aurait pu se faire passer pour le prince.

La réouverture du dossier est-elle fortuite ? Pour ceux qui connaissent l’homme, l’accusation ne cadre pas avec sa personnalité : à l’inverse de nombre d’héritiers arabes, il n’a rien d’un noceur. Son action en faveur des droits des femmes plaide aussi en sa faveur. Tandis que les autorités espagnoles l’attendent de pied ferme pour le soumettre à un test ADN, Al-Walid continue d’autoriser ses employées à ne pas porter le voile dans son entreprise.

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