Palestine : Saeb Erekat, retour en grâce
Le vote à l’ONU sur la reconnaissance de l’État palestinien pourrait permettre au négociateur en chef de l’OLP de revenir au premier plan.
Compromis dans la retentissante affaire des « Palestine Papers », le négociateur en chef de l’OLP, Saeb Erekat, avait dû présenter sa démission le 12 février dernier. Les centaines de documents secrets dont la fuite avait été organisée de son bureau – à son insu ? –, et qui furent ensuite divulgués par la chaîne de télévision Al-Jazira, dépeignaient une Autorité palestinienne bien plus pragmatique qu’en apparence, disposée à d’importantes concessions sur Jérusalem et l’épineuse question des réfugiés.
Lui-même abondamment cité dans ces rapports, Erekat avait alors été accusé par le Hamas de « tentative de liquidation de la cause palestinienne ». Depuis, l’ancien protégé de Yasser Arafat s’est replié dans son bastion de Jéricho. Mis à l’écart de toute fonction officielle, décrié par ses proches, il n’a pourtant jamais cessé d’agir dans l’ombre de la diplomatie palestinienne.
Expérience
En poste depuis la conférence de Madrid, en 1991, Erekat est un habitué des chancelleries occidentales. Aujourd’hui encore, et malgré ses innombrables coups d’éclat, il reste l’interlocuteur privilégié des Américains. À l’évidence, son expérience s’est révélée décisive dans la procédure d’adhésion à l’ONU, maintenue contre vents et marées par le président Mahmoud Abbas. À Doha, le 4 août, Erekat aurait ainsi été très actif dans les discussions visant à obtenir le soutien de la Ligue arabe. Autre signe de son retour progressif dans la sphère politique, il se trouvait récemment à Beyrouth afin d’inaugurer la nouvelle ambassade palestinienne.
Le 20 septembre, nul doute que le vote de l’Assemblée générale sur la reconnaissance d’un État pourrait lui servir de tremplin pour retrouver son poste de négociateur attitré : « La demande de statut de membre permanent pour l’État palestinien, au sein des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, ne vise aucunement la confrontation ou le conflit, précise Erekat. Mais il s’agit bien de maintenir la possibilité des deux États et de préserver le processus de paix. » À bon entendeur israélien…
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Maxime Perez, à Jérusalem.
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