Égypte : Samih Sawiris n’
a plus rendez-vous avec la justice

Déjà confronté à de mauvais résultats financiers, le patron d’Orascom Development Holding, Samih Sawiris a du faire face récemment à un autre type de tempête, celle de la justice lorsqu’il a été condamné à deux ans de prison pour violation du droit des marchés financiers. Mais le groupe immobilier a pu faire annuler le verdict.

Samih Sawiris n’a plus rendez-vous avec la justice. © Arnd Wegmann/Reuters

Samih Sawiris n’a plus rendez-vous avec la justice. © Arnd Wegmann/Reuters

Publié le 8 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Orascom Development, dont la société holding est basée à Altdorf, a réussi à faire annuler la condamnation qui planait sur la tête de son patron, Samih Sawiris. Le groupe immobilier a conclu un accord avec les autorités financières égyptiennes, annulant le jugement qui n’était pas encore entré en force puisque l’entreprise avait fait appel.

Simple boulette ou volonté délibérée de frauder le fisc ? Le milliardaire égyptien Samih Sawiris, à la tête d’une fortune de 1 milliard d’euros selon Forbes, avait été condamné par un tribunal de première instance du Caire à deux ans de prison et à une amende de 5 700 euros pour violation du droit des marchés financiers. Le patron d’Orascom Development Holding (ODH), actif dans le tourisme, l’hôtellerie et l’immobilier, et basé à Altdorf, en Suisse, s’était fendu le 29 août d’un communiqué pour dénoncer des accusations « sans fondement ».

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Concrètement, la justice reprochait au groupe d’avoir indiqué, dans les documents officiels remis aux actionnaires, que la maison mère détenait 98,16 % de sa filiale égyptienne Orascom Hotels and Development, la plus importante du groupe, alors qu’elle a déclaré au fisc n’en posséder que 96,14 %. Autre grief : ODH n’a pas rempli l’obligation de laisser sa filiale cotée au Caire pendant trois ans, après en avoir pris le contrôle en 2008.

Mauvais résultats

À 54 ans, le plus discret des trois fils d’Onsi Sawiris, fondateur du conglomérat Orascom, n’avait guère l’habitude de faire parler de lui. Encadré par Naguib (qui a revendu Orascom Telecom en mars pour se lancer dans la politique) et Nassef (qui s’est distingué dans le bâtiment avec Orascom Construction Industries), Samih est propulsé malgré lui sous les projecteurs de l’actualité. Germanophile, il rêve de reprendre son projet de station touristique de luxe (800 chambres, hôtels, villas, golf…) à Andermatt, dans le sud de la Suisse.

Comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, le groupe avait aussi annoncé de mauvais résultats. Présent dans neuf pays (Égypte, Jordanie, Émirats arabes unis, Oman, Suisse, Maroc, Royaume-Uni, Monténégro et Roumanie), ODH a accusé une baisse de 62 % du chiffre d’affaires (90 millions d’euros) au premier semestre 2011 par rapport à la même période en 2010, tandis que la marge opérationnelle a chuté de 39 % à 5 %. Dans le même temps, l’activité immobilière a plongé de 43 % (45 millions d’euros), et l’immobilier de 78 % (23 millions d’euros). « Les turbulences en Égypte et un franc suisse fort ont impacté nos résultats », s’est justifié le groupe le 16 août. Même s’ils n’ont plus rendez-vous avec la justice, Samih Sawiris comme ODH attendent des jours meilleurs.

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