Guillaume Roux : « L’Afrique du Nord reste prioritaire pour Lafarge »
Le groupe français Lafarge a produit 27,4 millions de tonnes au Maghreb et en Égypte en 2010. Après le Printemps arabe, Guillaume Roux fait le point sur ses positions dans la région.
![Guillaume Roux, Coprésident de l’activité ciment de Lafarge. © D.R](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2011/09/16/015092011170948000000bvbvbvbbvbvbvbvrouxxxx.jpg)
Guillaume Roux, Coprésident de l’activité ciment de Lafarge. © D.R
Jeune Afrique : Quel impact le Printemps arabe a-t-il eu sur vos activités ?
Guillaume Roux : La situation est contrastée selon les pays. Au Maroc et en Algérie, où nous détenons respectivement 36,1 % et 43 % du marché, nous avons été agréablement surpris : la croissance du marché a été supérieure à nos attentes. Au Maroc, les autorités ont su anticiper les réactions politiques et ont confirmé les investissements en infrastructures. Quant au marché algérien, il est toujours aussi dynamique.
En revanche, l’Égypte, où nous détenons 20 % des parts, souffre encore des incertitudes liées aux élections [les législatives sont prévues pour la fin de l’année NDLR], mais nous restons confiants : les fondamentaux du marché sont bons. À moyen terme, le secteur de la construction va repartir.
En 2008, Alger avait peu apprécié la prise de contrôle par Lafarge des usines d’Orascom Cement, considérée comme contraire à l’intérêt national. Les relations avec les autorités sont-elles toujours aussi houleuses ?
Nous avons beaucoup développé nos relations avec les responsables algériens. Le partenariat noué avec le gouvernement à l’usine de Meftah, à côté d’Alger, dont nous détenons 35 % des parts, est à ce titre exemplaire. Nous avons formé 600 ingénieurs et techniciens algériens et nettement amélioré les performances environnementales de nos usines. Grâce à des gains de productivité, notre capacité de production dans le pays est passée à 8,6 millions de tonnes en 2010 [8 millions en 2008]. Nous avons aussi fait un effort pour diversifier nos produits et les adapter à la demande locale.
Quelles sont les perspectives pour Lafarge dans la zone, alors que votre groupe cherche à se désendetter ?
Nous voulons développer notre activité ciment dans les pays émergents. L’Afrique, et notamment le nord du continent, reste prioritaire pour nous : nous sommes leader au Maroc et en Algérie et bien positionné en Égypte, avec de bons niveaux de rentabilité. Nous sommes là pour durer.
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Propos recueillis par Christophe Le Bec
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